La Marne (édition Meaux)

La gestion de la piscine épinglée

La Chambre régionale des comptes a épinglé le centre aquatique situé sur la commune du Mesnil-Amelot. Elle met en exergue une mauvaise gestion financière et des infrastruc­tures de l’établissem­ent.

- Pierre Veillé

Le centre aquatique patauge. C’est en tout cas ce que dit la Chambre Régionale des Comptes (CRC) dans un rapport rendu public le 26 septembre 2017 dans le cadre d’une enquête nationale sur la gestion des piscines et centres aquatiques publics.

« Vétusté accélérée »

Ouvert en septembre 2010, Plaine oxygène a été livré avec cinq ans de retard sur la date initiale. Report, travaux arrêtés…

En tout, le chantier a coûté 50,4 millions d’euros soit un coût « cinq fois supérieur à l’estimation initiale réalisée à la fin des années 1990. Il est en outre sensibleme­nt supérieur à celui observé pour les centres aquatiques proposant des activités similaires », détaille la CRC qui parle de « dérive financière ».

En plus de ses 11 000 m² de bassins, son spa, hammam, ses aires de jeux, viennent s’ajouter des bassins extérieurs qui sont inutilisés. Ces espaces en plein air ont coûté au bas mot « 3,7 millions d’euros », d’après la Chambre.

L’institutio­n a relevé aussi de nombreux « défauts de constructi­on qui nuisent à l’attractivi­té de l’équipement et à sa sécurité. Le toit de la structure est encrassé, les plafonds tendus à l’intérieur du complexe subissent un abaissemen­t lié à des infiltrati­ons d’eau et les locaux techniques sont endommagés par des fuites d’eau incessante­s ». Elle estime ainsi que l’établissem­ent est dans un « état de vétusté accélérée ».

Centre déficitair­e

Plaine oxygène accueille chaque année 330 000 personnes dans ses murs et fait l’objet d’une délégation de service public par la communauté de communes de Plaines et Monts de France. Celle-ci a versé 820 000 € de participat­ion financière à l’établissem­ent en 2016.

Or la CRC estime que cette participat­ion s’apparente à une subvention d’équilibre car l’établissem­ent est structurel­lement déficitair­e : « En effet, la nature et le coût de ces contrainte­s de service public n’ont jamais été précisémen­t établis. Ce type de subvention est contraire aux règles régissant l’exploitati­on d’un service public industriel et commercial ainsi qu’à la définition légale de la délégation de service public ».

Baisse de fréquentat­ion, hausse des prix

La Chambre régionale des comptes a noté une baisse de 12 % du nombre de visiteurs entre 2011 et 2016. Cette chute de la fréquentat­ion s’accompagne d’une hausse des tarifs d’entrée pour le centre aquatique : « Le prix d’une entrée simple pour un adulte résidant sur le territoire de la communauté de communes, par exemple, a augmenté de 15 % depuis 2011 ».

Cette hausse des tarifs auraitelle une incidence sur la satisfacti­on des usagers ? La seule enquête de satisfacti­on réalisée en 2015 auprès des utilisateu­rs montre que « 36 % seulement sont satisfaits de l’hygiène et de la propreté de l’équipement ».

La commission émet quelques doutes sur la sécurité du bâtiment avec un « système de désenfumag­e du centre nautique défectueux ». Elle précise que « cette déficience constitue un risque important en cas d’incendie ».

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Le centre aquatique inauguré en 2010 est déjà vétuste. (Photo d’archives)

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