La Marne (édition Meaux)

Pascal Thévenin signe l’exploit de sa vie

- Pascal Pioppi

La marche semble faire partie d’un sport d’un autre âge. Pas d’argent, pas de médias et un intérêt maintenu par les « anciens » de cette discipline qui a toujours véhiculé, même à pied, des nobles valeurs. Ils étaient une petite trentaine, dont sept femmes à prendre le départ des 24 heures de Saint-Thibault-des Vignes, patrie de ce sport mais qui a perdu en l’espace de quelques années ses deux présidents qui se sont investis corps et âme. Jojo Tambuté et son successeur Gérard Leclerc ont cruellemen­t manqué même si le souvenir demeure.

Cette épreuve, qualificat­ive pour le ParisAlsac­e, qui a perdu elle aussi de sa superbe mais qui a le mérite de continuer d’exister, ne possède plus les pointures d’antan et on a bien du mal à atteindre les 200 km, chose courante dans le passé où les Quemener, Dufay, Cécillon, Letessier, Klapa, Rodionov… évoluaient dans une autre sphère. Le 77, qui était le départemen­t phare, a du mal à former des jeunes qui aiment mieux partir vers des sports moins difficiles. Marcher à plus de 8 km/h représente une performanc­e qui n’a rien à voir avec un passement de jambes de Neymar. Si une modeste médaille récompense 24 heures non-stop d’efforts intenses, il faut toutefois retourner au travail le lundi pour ces forçats du bitume qui méritent la plus grande considérat­ion.

Thévenin surprend tout le monde

Ceux qui ont mouillé le maillot durant 24 heures méritent un large coup de chapeau. Et le tiercé vainqueur aurait valu son pesant d’or au jeu des pronostics comme le soulignait Jean-Claude Gouvenaux, l’ex-vainqueur du Paris-Colmar : « C’est un podium qui vaut de l’or ». Dans cette marche un peu folle, après les abandons en série des quatre favoris logiques, Lougrada va prendre les choses en main même si le corps souffre et penche bien au-delà de l’inclinaiso­n de la Tour de Pise. À 3 heures du but, l’avance de 6 km est suffisante cependant mais le local de MeGA Pascal Thévenin va revenir doucement à l’issue d’une bonne nuit : « Je faisais ma rentrée et je n’en reviens toujours pas. C’est fabuleux pour moi de gagner un 24 heures » soulignait le sympathiqu­e marcheur qui va enlever la course de sa vie avec 171 km 810 devant Lougrada crédité de 171 km 525 et qui va finir les dernières heures de course complèteme­nt disloqué avec l’impossibil­ité de marcher droit. « Une habitude chez lui de finir ainsi complèteme­nt tordu, mais c’est un dur au mal » glissait le juge, très attentif toutefois à son allure.

Lacroix prend la 3e place après que Patrick Langlois, toujours propre dans son allure a titillé le podium fort longtemps avant d’abandonner au 133e km. Chez les femmes, Christine Hienard signe 151 km devant Martine Sonnois juste derrière. J-C Bruneaux passe enfin la barre des 100 km. « C’était mon but ; je n’avais jamais réussi car la tête disjonctai­t à chaque fois »

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Samedi 13 h, Pascal Thévenin (à gauche) et Patrick Langlois avant le départ et… l’exploit de Pascal.

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