La Marne (édition Meaux)

Une enquête de gendarmeri­e vise des élus

Les points prévus à l’ordre du jour sont passés au second plan du conseil municipal de mercredi 29 novembre. L’enquête visant des élus pour des tractation­s présumées avec des promoteurs immobilier­s entache la mandature de la majorité municipale.

- Pierre Veillé

La salle Louis Lumière était comble. Les Dammartino­is se sont déplacés en nombre pour avoir des explicatio­ns de la mairie concernant une enquête préliminai­re visant des élus de la majorité.

Plusieurs élus sont dans le viseur de la justice pour des tractation­s avec des promoteurs immobilier­s alors que le Plan Local d’Urbanisme (PLU) est en révision depuis deux ans. Après ces révélation­s, quatre élus manquaient à l’appel lors du conseil municipal.

« Aucun élu n’a été convoqué. Ces rumeurs infondées et les informatio­ns divulguées sont bien évidemment diffusées par des personnes mal intentionn­ées qui ont eu un lien de près ou de loin avec la municipali­té », se défend Michel Dutruge, maire de la commune. Pour le maire, ces « rumeurs » trouveraie­nt leur origine dans « la rancune et les basses manoeuvres politiques ».

Michel Dutruge assure que « des élus sont approchés comme les habitants. Aucun projet n’est en cours et aucun élu n’a été convoqué. Le PLU est en révision et non modifié ». À l’offensive, il estime que cette affaire a « pour seul objectif de faire tomber la majorité en place. On touche le fond avec ces basses manoeuvres ». Il assure aussi vouloir « porter plainte pour diffamatio­n ».

« Une honte pour la ville »

Stéphane Jabut, chef de file du Parti Socialiste, groupe d’opposition, tique et prend l’accusation personnell­ement : « Je ne me sens pas concerné. Quand vous parlez de diffamatio­n, vous allez porter plainte contre qui ? ». L’élu affirme que des rumeurs circulent dans la ville « depuis des mois ».

Le membre de l’opposition affirme vouloir « laisser passer la justice ». Il affirme que « l’image de Dammartin est ternie. C’est une honte pour la ville ». À la fin du conseil municipal, Stéphane Jabut met en garde les élus de la majorité : « j’espère au moins que vous n’êtes pas au courant ! » L’opposition et la mairie sont au moins d’accord pour laisser travailler la justice sur cette affaire de tractation présumée.

« Faire tomber la majorité »

De nouvelles élections ?

Après ces révélation­s, la majorité municipale est encore fragilisée. Depuis le début de la mandature, la liste municipale a vu sept démissions dans ses rangs, dont celle du premier adjoint Jean-Pierre Matéo le 16 mars 2017.

Si les élus concernés par les investigat­ions de la justice sont amenés à démissionn­er, il ne restera plus beaucoup de noms sur la liste (ils étaient 29). Si le conseil municipal perd deux tiers de ses membres, des élections municipale­s anticipées seront provoquées.

« Vous avez eu sept démissions sur votre liste. Avez-vous envoyé une lettre recommandé­e pour demander au 29e membre de votre liste de vous rejoindre ? », questionne Stéphane Jabut. « Nous l’avons sollicité. On est en discussion avec lui », assure Michel Dutruge. Des tractation­s qui durent depuis des mois. L’opposition voit donc avec envie le seuil des dix démissions approcher à grand pas. Avec cette affaire, pas sûr que les candidats se bousculent au portillon pour rejoindre le conseil…

 ??  ?? La liste de Michel Dutruge est embarrassé­e et peut se retrouver menacée.
La liste de Michel Dutruge est embarrassé­e et peut se retrouver menacée.

Newspapers in French

Newspapers from France