La Marne (édition Meaux)

Une victoire à la… Piris !

- Pascal Pioppi

C’est aux environs de minuit et peut-être même plus que les traits du visage de Michel Piris, le mentor du club de Dampmart, se sont enfin détendus. Réussir un gala n’est pas de tout repos. Combien d’heures passées sur les routes, de coups de téléphone, de grattage de tête pour faire et refaire des additions qui incitent à la prudence. Etre responsabl­e d’une associatio­n sportive n’est pas une partie de pêche tranquille au bord de la Marne, même si celle-ci coule juste en bas du gymnase. Samedi, le village avait mis ses habits de fête. Une ambiance qui fleure bon Noël sous le sapin de ces boules de cuir qui donnent de l’électricit­é, de la joie, de la peine et ce goût du sang qui monte aux lèvres quand les crochets courts succèdent à des uppercuts dévastateu­rs.

Un vrai dirigeant

Michel Piris lui, n’a pas le temps d’apprécier. Il court, glisse sur le parquet va de l’un à l’autre et se précipite dans le coin quand l’un de ses boxeurs entre en scène sous la lumière des projecteur­s. Là, l’entraîneur est dans son rôle premier. Seul avec sa fougue mais aussi sa peur, le jeune d’un seul coup lancé dans l’arène n’a plus que lui pour repère. Michel sourit, tranquilli­se par des mots simples, mais avec cet accent tonique qui n’incite pas à la rêverie. Serviette sur l’épaule, l’organisate­ur est le coach qui a passé une grande partie de sa vie dans la petite salle du gymnase où la sueur coule comme une odeur de bien-être. 15 mètres séparent cette salle obscure de ce ring posé fièrement comme récompense ultime. Mais encore faut-il monter dessus.

Les regards entre celui qui est torse nu, habité par une peur légitime qui vrille les genoux et fait craquer les vertèbres, et ce coach posé derrière les cordes sont de l’ordre d’une communion mystique et mystérieus­e. Des années d’efforts, de sacs de sable et là, c’est le grand soir. La vaseline a été étalée sur les arcades. Le souffle est court, le short remonté un peu haut machinalem­ent. Michel Piris distille ses derniers mots en martelant chaque syllabe qui fait acte de foi.

Un coup de gong et c’est parti. Seuls les premiers pas sont de l’ordre du mécanique. Les premiers coups pleuvent. Dans le coin, le coach concède : « Je suis heureux de cette réunion qui a battu son record de spectateur­s. Nous avons donné une belle image » Tout est dit.

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Michel Piris (à droite) console Loris, son boxeur, avec le soutien du maire de Dampmart.

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