Patrice, spécialiste des vols dans les restaurants, condamné à se soigner
Les juges se sont montrés sensibles aux « accidents de la vie » qui ont émaillé celle du voleur récidiviste. Ils lui ont accordé une chance de s’en sortir.
Après avoir purgé une peine de prison de plusieurs mois à Fresnes, Patrice a retrouvé son foyer en mars 2016 et s’imaginait sorti des galères. Mais sept mois plus tard, peut-être lassée de le porter à bout de bras et de faire vivre le ménage, Elsa a décidé de partir avec ses deux enfants.
Son ADN retrouvé
Très vite, Patrice a connu la dégringolade et s’est retrouvé à la rue. Il a alors renoué avec l’héroïne. Mais comment payer ses doses au quotidien quand on ne dispose d’aucune ressource ? La réponse fut évidente pour Patrice : le vol.
En neuf mois, il a commis sept cambriolages en sévissant dans trois communes : Villeparisis, Mitry-Mory, Claye-Souilly. Il s’est spécialisé dans les restaurants mais fin juillet de cette année, il a dérogé à ses habitudes en visitant une agence immobilière Guy Hoquet. Un écart qui s’est avéré fatal car les enquêteurs ont relevé son ADN. Mais son interpellation a pris du temps.
Sans sa femme et ses enfants
Mercredi 6 décembre, Patrice s’est retrouvé dans le box du tribunal, sous escorte, pour être jugé en comparution immédiate. La présidente d’audience a tenté de comprendre les raisons de son retour à la délinquance. Très simplement mais avec émotion, Patrice a expliqué aux magistrats ses déboires sentimentaux et familiaux : le départ de sa concubine, l’impossibilité de voir ses enfants, sa situation de SDF dépendant à l’héroïne, ce que son avocate a qualifié « d’accidents de la vie ».
Elle l’a ensuite questionné sur les raisons l’ayant conduit à cambrioler de nuit des restaurants. Là encore, il s’est exprimé en toute simplicité : plus facile à fracturer, personne dans les locaux. L’avocate a pris le relais pour préciser sa volonté « de ne pas traumatiser les victimes ».
Les juges ont prononcé la contrainte pénale avec obligation de se soumettre à des soins et de respecter les mesures complémentaires décidées par le Juge d’application des peines mais aussi assortie d’une menace de deux mois de prison en cas de non-respect. 960 € ont été accordés à l’agence immobilière pour les dédommager, toutes les autres victimes devront attendre l’audience de renvoi sur intérêts civils en avril 2018.