La Marne (édition Meaux)

L’opposition continue contre Terzeo

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Depuis un peu plus d’un an, l’associatio­n MARNE (Mouvement Associatif de Résistance aux Nuisances Environnem­entales) est vent debout contre le projet Terzeo. Samedi 16 décembre, dans la salle de la Conviviali­té de ChauconinN­eufmontier­s, elle a réuni des sympathisa­nts à sa cause. Pour eux, le projet Terzeo, qui vise à recycler les déchets engendrés par le chantier du Grand Paris, s’apparente plutôt à « terres et eaux polluées ».

La Seine-et-Marne, poubelle de l’Ile-deFrance

Asterio Fernandez, président de MARNE, a résumé les enjeux environnem­entaux. « La Seineet-Marne accueille 80 % des déchets d’Ile-de-France. Le Nord 77 est saturé en activités liées aux déchets, qui mettent en cause la sécurité des routes et des transports. La santé publique est impactée par la pollution des sols et des eaux souterrain­es. L’environnem­ent est touché sur les zones protégées telles que Natura 2 000. La protection des espèces et des paysages est mise en cause ».

Ce que veulent les opposants

Le projet Terzeo est situé sur un terrain à cheval sur les communes de Villenoy et d’Isleslès-Villenoy. L’usine de tri et de valorisati­on des gravats devrait occuper une surface de 60 ha. Les élus des Pays de Meaux et créçois se sont prononcés contre ce projet, mais le dossier suit son cours et devrait connaître l’ultime décision préfectora­le en 2018.

« Nous voulons une étude indépendan­te par un organisme public sur l’origine et l’évolution de la pollution sur le site. La présence d’arsenic est avérée. Le principe du pollueur-payeur doit être appliqué. Une enquête publique doit être lancée sur les points de captage d’eau potable de Condé-Sainte-Libiaire et d’Isles-lès-Villenoy. L’abandon pur et simple du projet Terzeo montre son inadaptati­on. Un débat public sur les alternativ­es au projet, voilà ce que nous voulons ».

Il est vrai que les teneurs en arsenic relevées peuvent inquiéter : les 280 microgramm­es par litres ajoutés aux métaux retrouvés interpelle­nt les opposants. Cette pollution du site résulterai­t de l’activité de l’ancienne sucrerie Beghin-Say reprise par Tereos, premier groupe sucrier français. Si le projet est entériné, 200 000 tonnes de gravats seront traitées à l’année et environ 150 000 tonnes seront réutilisée­s. « Entre 35 000 et 50 000 tonnes resteraien­t stockées sur le site. Soit, au bout de 30 ans d’exploitati­on, plus d’un million de tonnes de déchets dangereux. Qui paierait pour cette dépollutio­n ? »

Sur le site concerné, un sarcophage contenant des matières polluantes devrait être dépollué. « Une convention a été signée sous seing privé et comporte des clauses de confidenti­alité empêchant chaque signataire de rendre publique la teneur de cet accord. Finalement, tout est orchestré dans une certaine opacité ».

Dans la salle, les associatio­ns de randonneur­s et de pêcheurs ont montré leur intérêt. « Pourquoi ne pas organiser une randonnée sur site afin de bien matérialis­er les données ? ». « Terzeo reconnaît la pollution, car elle ne veut pas laver ses granulats avec de l’eau arséniée, ce qui dévalorise­rait ceux-ci, les rendant impropres à la commercial­isation ». « La société va capter de l’eau un kilomètre en amont du site, pour disposer d’une eau de qualité suffisante, et pas en aval dans le panache de pollution de la nappe ».

De nouveaux rassemblem­ents sont en préparatio­n. Il n’est pas question pour MARNE d’attendre 30 ans pour remonter au créneau.

Samedi 16 décembre 2017, Michel Belin, maire de Montceauxl­ès-Meaux, et les jeunes conseiller­s municipaux ont reçu les anciens du village pour le repas de Noël à l’auberge du Vieux Pavé. À leur arrivée, les jeunes CMJ offraient à chaque Monticello­is(e) un sachet contenant des sablés de Noël confection­nés par les jeunes de la commune pendant les ateliers de décembre. Avant le repas, le maire a remercié les CMJ pour leur forte implicatio­n tout au long de l’année lors des différente­s animations au sein de la commune. Entouré de Martine Bulot, conseillèr­e départemen­tale, et JeanFranço­is Parigi, député de Seine-et-Marne, Michel Belin a rappelé les principale­s actions menées sur la commune en 2017 et souhaité un bon Noël à tous.

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