La sécurité renforcée en 2018
Les urgences sont le premier service concerné par le plan de sécurité qui va se mettre en place à l’hôpital de Meaux.
« La violence est partout, l’hôpital n’est plus un lieu préservé », a indiqué Béatrice Abollivier, préfète de Seine-etMarne. Mercredi 13 décembre, le directeur du Grand Hôpital de l’Est francilien (Ghef), JeanChristophe Phelep, le président du conseil de surveillance du Ghef, Jean-François Copé, et la préfète ont signé la convention santé-sécurité-justice. « Cette signature est un coup d’envoi et nous nous engageons à aller beaucoup plus loin », a expliqué le maire de Meaux.
Des actions en place en 2018
Ce projet affiche plusieurs objectifs. Il vise en premier lieu une meilleure sécurisation des trois sites, Meaux, Marne-la-Vallée et Coulommiers. « Il faut coordonner les actions de sécurité à cause des incidents qui ont pu et qui peuvent encore se produire », insiste Jean-Cristophe Phelep. D’autre part, l’État, la justice et l’hôpital souhaitent plus d’échanges d’informations afin de pouvoir appréhender la venue de certains individus.
Ce plan devrait donc limiter les risques et pour cela, plusieurs actions seront mises en place durant l’année 2018. Des référents seront nommés dans chaque hôpital afin que la communication soit plus facile. Des diagnostics sécurité sont également en cours. Les hôpitaux noueront des relations étroites avec la police ; des fiches navettes permettront d’informer le personnel lors des transferts de malades.
Moins de points d’entrée
Aujourd’hui, les hôpitaux font face à une situation compliquée : rester des lieux accessibles, ouverts à tous 24 heures sur 24 mais aussi sécurisés.
Le centre hospitalier de Marne-la-Vallée est le plus récent des trois sites du Ghef ; la sécurisation des accès était une donnée intégrée dès sa conception.
A l’inverse, les hôpitaux de Meaux et Coulommiers sont des sites anciens. « Le centre hospitalier de Meaux a été construit dans les années 1960, c’est un centre pavillonnaire. La sécurité y est plus difficile à mettre en place », détaille le directeur du Ghef.
L’équation est difficile à Meaux, où le site dispose de multiples accès. « Il y a deux ans et demi les accès du site de Meaux ont déjà été réduits. Il faut équilibrer le niveau de protection entre les moyens humains et techniques », insiste la préfète.
De plus, la menace terroriste est présente aussi dans les hôpitaux ce qui induit une vigilance accrue et nécessite la mise en oeuvre d’une sécurité supérieure au sein de cet établissement de santé.
Les urgences sont le service le plus fréquenté de l’hôpital de Meaux. Environ 50 000 personnes y défilent chaque année. Cet accès de l’hôpital doit rester le plus ouvert possible et pourtant, il est aussi le service le plus vulnérable, en particulier pour le personnel. Le 23 juillet dernier, un homme alcoolisé s’en est violemment pris à une infirmière et l’a frappée. Ce n’est pas le premier acte de violence qui se produit aux urgences. « Beaucoup de membres du personnel étaient exaspérés par l’attitude de perturbateurs. Les membres du personnel sont les premières victimes, donc notre réponse doit être forte », lâche Jean-François Copé.
De leur côté, les patients expliquent que le temps d’attente explose et que très vite le ton monte avec le personnel hospitalier qui est débordé ; des patients n’arrivent pas à garder leur calme à cause de la douleur. Plusieurs dénoncent « un manque de moyens et très peu de contrôle à l’entrée. Le public peut venir voir quelqu’un en salle d’attente sans même se présenter aux infirmières », confie une internaute.
Très vite, le service des urgences peut être engorgé. L’hôpital rappelle qu’il ne faut se rendre aux urgences qu’en cas grave.
Le service des urgences pointé du doigt