« Nous devons économiser au maximum »
A quelques jours d’entrer en 2018, le maire de Crégy-lèsMeaux, Gérard Chomont, fait le point sur les changements dans sa commune et les difficultés qui s’annoncent. A commencer par le budget qui s’annonce serré.
Crégy a beaucoup grandi ces dernières années, notamment derrière le collège. C’est une bonne nouvelle pour la commune ?
Oui, les lots des pavillons sont presque tous vendus et les logements sociaux ont été attribués. Ça a eu une conséquence directe : nous avons enregistré l’arrivée de 70 nouveaux enfants dans nos écoles. Nous avons choisi d’investir pour une nouvelle école en demandant toutes les subventions possibles : la Région doit nous verser un million d’euros et nous attendons encore la réponse de la préfecture pour la dotation d’équipement des territoires ruraux à hauteur de 583 000 €, mais nous ne l’avons pas encore reçu. Nous devions toucher également deux fois une subvention de 154 000 € des Maires bâtisseurs, mais nous n’en avons perçu qu’une seule, sans explication.
Pourtant, l’arrivée de nouveaux habitants devrait vous permettre de percevoir davantage de dotations ?
Oui en théorie. Mais la suppression de la taxe d’habitation rend le calcul compliqué. Je ne pense que nous toucherons la totalité de la somme de la taxe d’habitation que nous allons perdre. Et même si nous la touchons, pour Crégy, elle sera calculée par rapport au recensement de 2015 alors qu’aujourd’hui, nous sommes 500 habitants de plus ! Je vais d’ailleurs demander à la préfecture d’effectuer un recensement exceptionnel pour revoir le niveau de notre dotation, sinon on ne pourra plus rien investir. Et je ne veux pas augmenter les impôts. Avec la hausse des bases et celles de la communauté d’agglomération et du Conseil départemental, la taxe sur le foncier bâti a augmenté, à Crégy, de 120 à 200 € par foyer.
Comment allez-vous établir votre budget dans ces conditions ?
J’y travaille avec mes équipes depuis octobre. La partie concernant le fonctionnement sera la plus compliquée à établir, alors nous regardons tout ce qui peut être économisé, mais il sera dur à boucler. En 2019, nous serons sûrement contraints de mettre en place une taxe sur l’électricité. Toutes les communes aux alentours l’ont déjà appliquée. (Elle se trouve sur la facture de votre fournisseur d’électricité, ndlr) Aux élections présidentielles, vous avez soutenu Emmanuel Macron alors que vous êtes un fidèle du Parti socialiste. Que pensez-vous de ses premiers mois ?
Retirer la taxe d’habitation aux communes est une erreur, je l’ai déjà dit. Mais surtout, je pense que l’Etat créé des handicapés, des citoyens qui seront incapables de réussir. Tout commence par l’enseignement et l’école. Mais avec sa décision de créer des classes de CP avec 12 élèves dans seulement quelques quartiers, l’Etat a créé une grande inégalité. Je regrette qu’Emmanuel Macron ne tienne pas plus ses engagements. Si nous faisions plus d’efforts pour nos écoles, nos enfants auraient de meilleurs résultats dans leur vie future. A Crégy, nous avons beaucoup investi dans nos écoles pour les agrandir et les rénover. Pourtant, alors que nous savions que plusieurs enfants allaient arriver en cours d’année, nous n’avons pas réussi à obtenir l’ouverture d’une 10e classe.