La Marne (édition Meaux)

Le bourg se sent délaissé

- S.D.

« Serris, c’est comme un bateau coupé en deux : il y a Serris-Val d’Europe, et le bourg », lance un commerçant du bourg. Le 17 juillet dernier, la pharmacie du bourg ferme. La promesse d’une ouverture de centre médical à côté du Carré d’Art motive le gérant à transférer son officine de la place d’Ariane du Val d’Europe au bourg, où les clients sont plus rares. Le cabinet n’a jamais vu le jour et la pharmacie a été liquidée.

Les fermetures ou reprises s’accumulent au bourg : Lidl a fermé en 2015, le Casino doit prochainem­ent changer de propriétai­re, l’épicerie vient de fermer et la gérante de Shop’ink Tatoo va déménager sa boutique à Crécy-la-Chapelle.

« C’est où le bourg ? »

Samantha Bertrand, gérante de la boutique de tatouage, déclare : « au début on nous fait plein de promesses. La publicité est réglementé­e sur ce secteur, on sait qu’on ne bénéficier­a pas d’affichage mais au final, on ne nous aide vraiment pas. » Incapable de se dégager un salaire au bout de trois ans, elle va déménager à Crécy, où les loyers sont 80 % moins chers et le centre-ville, « un vrai, avec des passants. »

Car à Serris bourg, c’est désert. « Les gens me disent «C’est où le bourg ? On connaît le Val d’Europe mais après ? » s’agace la jeune femme qui ajoute « le bourg se trouve à côté d’un parc d’entreprise­s, on se retrouve un peu noyé et pas à notre place ».

« Notre ressenti c’est un manque de volonté de faire vivre le bourg », estime Pierre-Yves Niollet gérant de la Grande Papet’. « On se sent délaissé : certains Serrissien­s ne connaissen­t pas le centrevill­e. Tout est concentré place de Toscane, où il y a les touristes ».

Voir ailleurs

Valérie, Serrissien­ne depuis plus de deux ans, a « mal au coeur » de voir les commerces fermer. « Si j’ai emménagé ici c’est pour le côté village, courses de proximité. Je n’ai pas envie de prendre ma voiture pour aller au Val d’Europe après une journée de travail ! »

Tim, Serrissien depuis 2005, fait vivre ses commerçant­s mais il avoue que « l’endroit n’est pas propice à la balade » et pour prendre un café et se promener, avec sa famille il va jusqu’à Lagny. Il dit du bourg que c’est « un couloir à vent ».

Avis partagés

Le gérant du restaurant Les Marmottes estime que le marché de Noël a eu pourtant de bonnes retombées : « C’est à nous, commerçant­s, d’être des acteurs ! » Pour sa part il estime être entendu quand il fait remonter ses problémati­ques.

« La mairie fait des efforts : un DAB Société Générale vient d’être remis en service pour répondre à notre besoin », soutient le gérant. La Cachette secrète ne désemplit pas, Marion, la gérante ne ressent pas ce malaise. Mais les habitants aimeraient savoir qui reprendra le Casino ? Quand rouvrira l’épicerie ? Un autre pharmacien remplacera-t-il le leur ? Le manque d’informatio­n est pointé du doigt.

« Ce qui manque aussi c’est une signalétiq­ue » avoue enfin le restaurate­ur. Consultée sur ce dossier, la mairie dit « travailler activement à cette réalité ». Le bourg de Serris retrouvera-t-il un peu de vie ?

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Loyers trop chers, manque de passage, certains commerçant­s du bourg se sentent délaissés.

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