La Marne (édition Meaux)

« POUR DURER, IL FAUT APPRENDRE À SE DIVERSIFIE­R »

- N.F.

Les ventes de cigarettes dans les débits de tabac ont pratiqueme­nt été divisées par deux, passant de 83 milliards d’unités en 2000 à un peu moins de 45 milliards en 2016. Vont-elles à nouveau s’écrouler avec le parquet de cigarettes à 10 € ? Les buralistes vont-ils être forcés de mettre la clé sous la porte ? Début octobre, Bernard Gasq, président de la Fédération des buralistes d’Île-de-France, avait annoncé la fermeture d’environ « 5 000 débitants de tabac » à cause de l’augmentati­on du 13 novembre.

« Nous devons déjà maîtriser une quinzaine de métiers »

Jusqu’à aujourd’hui, les buralistes avaient trouvé une parade à la baisse des ventes du tabac. « Nous, buralistes, devons déjà maîtriser une quinzaine de métiers : barman, restaurate­ur, serveur, vendeur de cigarettes et de loto-PMU, marchand de journaux et de téléphonie, fournisseu­r de timbre-amende… Cela devient de plus en plus difficile », soupire Fabrice Chailloux, président de la délégation Seine-et-Marne. « On a su se diversifie­r pour trouver la parade, mais à un moment donné, on na que deux bras, et déjà 14 h de boulot par jour. Je ne vais pas m’improviser fleuriste ou coiffeur pour tenter de compenser la perte des clients due à cette hausse du prix de tabac. »

Murielle, gérante du café bar tabac Le Carré d’As en Seine-et-Marne, appréhende avec « un petit peu de peur » la mutation de son travail. « Il faut voir comment le monde des buralistes va réagir à toutes ces augmentati­ons du prix des paquets de cigarettes. Il faut être bien accroché pour rester dans le coup. Ce travail, ça représente 90 heures par semaine. Et ça ne fait plus beaucoup rêver la jeune génération. »

Son mari donne la clé de leur longévité dans ce secteur. « Pour durer dans ce métier, il faut apprendre à se diversifie­r, et ne pas oublier les règles d’or du commerçant : bon accueil et conviviali­té. »

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