Le détenu jugé deux fois le même jour
Accusé de violences conjugales et de violation d’une interdiction de paraître à Bussy-Saint-Georges, Jean-François a enchaîné les audiences, mercredi 20 décembre.
Sitôt arrivé dans le box sous bonne escorte, Jean-François a écouté la présidente du tribunal évoquer les circonstances d’une dispute qui a mal tourné. Jeudi 21 septembre, après avoir fortement abusé de vin rosé, les concubins alcoolisés se sont déchirés. Le ton est vite monté et Kamilia a essuyé plusieurs coups. La police est intervenue et Jean-François a été interpellé. Placé sous contrôle judiciaire dès le lendemain de sa garde à vue, il a ensuite été incarcéré pendant trois semaines sur mandat de dépôt délivré mardi 24 octobre.
Les relations particulières au sein du couple et leur addiction à l’alcool ont amené la présidente à s’accorder un délai de réflexion. La décision a été mise en délibéré au mercredi 27 décembre.
Inconscient, il brave une interdiction
Quelques instants plus tard, les policiers ont amené à nouveau Jean-François dans le box de la salle principale pour y être jugé en comparution immédiate. Cette fois, il était traduit en justice pour avoir transgressé une décision lui interdisant de revenir à Bussy-Saint-Georges. Mais condamné à vivre dans la rue depuis sa sortie de prison, comme un SDF, il a ignoré les risques et n’a « pensé qu’à s’abriter du froid » quand son ex l’a invité à la rejoindre. À peine quelques minutes après son arrivée, Kamilia a changé d’avis en le voyant en état d’ébriété. Elle a alerté les policiers municipaux qui l’ont arrêté et remis aux mains de la police nationale.
En l’absence de son ex-compagne, Jean-François n’a eu que quelques mots pour expliquer son geste : « Quand elle est bourrée, elle fait toujours ça ! ». Il n’a pas vraiment cherché à se défendre quand le procureur de la République a requis une peine de prison ferme en affirmant : « Il faut que monsieur comprenne que ne pas respecter une décision de justice, c’est très grave ». Il a paru résigné en entendant la peine : trois mois ferme. Il devra attendre le jugement différé pour savoir si son avenir se trouve en cellule ou dans la rue.