Excédé, le père frappe sa fille avec sa ceinture
Mercredi 20 décembre, les juges ont entendu Jacques*, accusé d’avoir battu sa fille de 10 ans et sa concubine.
Trois mois plus tôt, quand sa fille s’est préparée à aller seule à l’église afin d’assister à la messe dominicale, Jacques s’y est opposé fermement. Sa compagne, Martine*, venait juste de lui donner son accord. Inquiet à l’idée de la voir sortir seule, il a maintenu son refus. Tiraillée entre deux positions divergentes, la fillette a insisté au point de déclencher une colère paternelle.
Depuis quelques semaines, le couple uni depuis 17 ans connaissait des dissensions. La tension familiale régnante a mis à mal la patience de Jacques. Il a dégrafé et retiré sa ceinture de son pantalon puis en a asséné plusieurs coups à Jade*. La mère, en voulant s’interposer, a elle-même été touchée. Incapable de le calmer, elle a pris peur et a appelé la police. Peu après, quand une patrouille est intervenue rue Jean-Moulin, le foyer avait retrouvé son calme habituel.
Jacques a été conduit au commissariat pour être entendu et y a reçu une convocation pour être jugé au tribunal correctionnel de Meaux.
« Elle ne méritait pas ça ! »
Pendant que Jacques, debout à la barre, exprimait ses regrets et affirmait s’être excusé auprès de sa fille et sa femme, l’émotion se lisait sur le visage de Martine. Chacune à leur tour, elles ont confirmé et précisé : « Aujourd’hui, tout va bien ». Détournant souvent son regard vers le banc des victimes, il a reconnu : « Je ne me suis pas contrôlé. Pourtant, elle ne méritait pas ça ! ».
Avant de délibérer, la présidente s’est adressée au prévenu : « Ce qui me pose problème, c’est votre réaction alors que votre fille était coincée entre un papa qui dit noir et une maman qui dit blanc. Il va falloir que vous trouviez un autre moyen d’imposer votre autorité ». Les juges n’ont pas suivi les réquisitions plus sévères du ministère public et ont condamné Jacques à un stage de sensibilisation à la responsabilité parentale.
*Les prénoms ont été modifiés.