La Marne (édition Meaux)

Les manchots font des petits

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Ouverte il y a six mois, la manchotièr­e du Sealife de Val d’Europe va voir arriver sa première ligne sur son carnet rose. « Une femelle a déjà pondu un oeuf. Si elle l’a fait en si peu de temps, c’est qu’ils se sentent à l’aise », explique Caroline aquabiolog­iste à l’aquarium seine-et-marnais.

Pas question d’intervenir dans le processus d’élevage de manière directe : « Nous allons laisser le travail aux parents. En fonction du comporteme­nt des adultes nous pourrons faire en sorte de le mettre un peu à l’écart pour le protéger ».

L’art d’observer

Ils sont devenus la coqueluche du Sealife. La vingtaine de Papous et Manchots Royaux font la joie des visiteurs. Leur attitude nonchalant­e sur la glace tranche radicaleme­nt avec leur nage fluide et rapide. La colonie est arrivée en juillet 2017.

Avant ce débarqueme­nt sur la petite banquise reconstitu­ée, les équipes ont été formées lors d’un entraîneme­nt vétérinair­e. La principale activité des soigneurs : observer les manchots. « On les observe quotidienn­ement pour voir comment ils se comportent et s’ils n’ont pas de maladies. »

Chaque jour, lors des repas, les aquabiolog­istes regardent « la quantité que chaque individu mange ». Ils peuvent ainsi estimer « le cycle de vie du manchot ». À savoir : quand l’oiseau va entrer en hibernatio­n ou en phase de ponte. « Ça demande pas mal de temps pour les connaître », assure Caroline.

Entretien de la manchotièr­e

Pour ne pas perturber ces petites bêtes (qui mesurent tout de même jusqu’à 1 m), ils sont nourris à heures fixes. « Chaque jour, ils mangent une vingtaine de petits poissons. Ce chiffre augmente quand ils entrent en phase de reproducti­on », explique l’aquabiolog­iste.

Dans la manchotièr­e, les manchots vivent à températur­e constante de 6 à 7°. Ils passent la majeure partie de leur temps à faire leur toilette. Ils répandent ainsi leurs plumes à travers leur habitat : « La grosse partie de notre travail c’est le nettoyage. Il s’agit du premier gage de respect et de bien être pour eux ». Deux fois par jour, les équipes nettoient la manchotièr­e. Ce travail évite aux manchots d’attraper des maladies. Du nourrissag­e au nettoyage, « ça représente 3 h de travail par jour pour l’équipe ».

Sentiment d’être privilégié

Six mois après leur arrivée, les manchots coopèrent avec les soigneurs. « Ils se déplacent tout seul sur la balance. Toutes les semaines, on leur fait faire un entraîneme­nt », explique l’aquabiolog­iste. Il leur a fallu cinq mois pour que les oiseaux le fassent d’eux-mêmes.

Collés aux vitres, les visiteurs de l’aquarium envient les aquabiolog­istes du Sealife. « Notre travail suscite beaucoup d’admiration. Beaucoup de personnes souhaitent travailler avec nous », estime Caroline. Dans la manchotièr­e, les aquabiolog­istes ont le sentiment « d’être privilégié­s. Peu de monde peut les côtoyer ». Ils continuero­nt donc à les choyer. Le carnet rose pourra ainsi continuer à s’allonger.

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