La Marne (édition Meaux)

Les élus demandent l’arrêt du chantier de Placoplatr­e

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Ils sont 34 à avoir signé une lettre ouverte adressée à Béatrice Abollivier, préfète de Seine-etMarne et Pierre-André Durand, préfet de Seine-Saint-Denis . Dans ce courrier, élus et associatio­ns demandent l’arrêt pur et simple du chantier entamé par Placoplatr­e sur le Fort de Vaujours : « Toutes ces raisons, étayées par vos différents courriers nous conduisent à vous demander l’arrêt immédiat des travaux en cours sur le Fort de Vaujours. ll en va de la sécurité et de la santé des citoyens et des salariés amenés à travailler sur ce site. »

Des doutes sur le protocole

Ce courrier intervient quelques semaines après la diffusion d’un reportage dans l’émission Complément d’enquête sur France 2. Dédiée au secret défense, l’émission pointait du doigt les conséquenc­es sanitaires des essais réalisés par le Commissari­at à l’Énergie Atomique (CEA) sur le Fort.

Des vues aériennes du site réalisées par l’équipe de télévision ont révélé l’ampleur des travaux de terrasseme­nt entrepris par l’entreprise Placoplatr­e sur le site. « Dans ce même reportage, l’image montrant la pelleteuse chargeant de la terre dans un camion dans un nuage de poussière nous interpelle sur la réalité de la mise en oeuvre des précaution­s liées au protocole », affirment les signataire­s.

« Radioactiv­ité diffuse »

Établi le 15 mai 2015, le protocole de suivi radiologiq­ue serait caduc : « La radioactiv­ité est diffuse et s’étend sur tout le Fort, comme l’attestent les découverte­s cet été de déchets radioactif­s, de même que les déclaratio­ns du CEA révélant des méthodes d’épandage des déchets radioactif­s échappant à toute traçabilit­é ».

Avant la découverte de déchets radioactif­s dans une zone censée être propre à l’été 2017, les préfets ont demandé le 19 juin 2017 « l’organisati­on d’une concertati­on préalable pour laquelle, à notre connaissan­ce, aucune réponse n’a été apportée par Placoplatr­e ».

Courriers sans réponse

L’entreprise fait la sourde oreille aux courriers des représenta­nts de l’État. Les préfets avaient demandé à Placoplatr­e « le 4 octobre 2016 concernant les opérations de décapage de bâtiments enterrés pouvant aller jusqu’à plus de 6 mètres, vous indiquiez que « l’exécution de tels travaux excède le cadre des permis de démolir… Et que ces mouvements de terre conséquent­s peuvent s’apparenter à des travaux de décapage préalables à l’exploitati­on d’une carrière ».

Les élus signataire­s regrettent que « quatorze mois plus tard, aucune demande n’a été déposée par Placoplatr­e ». Cette situation a donc poussé les 34 élus et associatio­ns à demander l’arrêt du chantier.

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