La Marne (édition Meaux)

Les anciens commerces résistent

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Le commerce meldois, ce ne sont pas que des ouvertures ou des fermetures, mais aussi des enseignes faisant partie du paysage depuis des décennies.

Ouverte depuis 35 ans, Benetton ferait ainsi presque figure de nouveauté face au chausseur Testard ou à la droguerie Dauvergne, respective­ment fondés en 1920 et 1871.

Ce début d’année était l’occasion de rencontrer ces « doyens » pour discuter de l’évolution du quartier ou des soldes, réduites à quatre semaines à partir de 2019. « Un faux débat », pour Jean-Philippe Testard. « On sait que la dynamique se fait au départ. De toute façon, vous n’allez pas commencer à vendre des produits de printemps à la mijanvier. »

« Les travaux de zone piétonne ont été préjudicia­bles »

« Ça n’a plus rien à voir », observe Philippe Gibert, chez Benetton, qui pointe des maux hélas connus : surenchère de promos, concurrenc­e d’Internet ou des galeries marchandes… « L’achat en centre-ville n’est plus aussi naturel », résume Jean-Philippe Testard. Le pessimisme n’est pas pour autant de mise : « Le principe même du commerce est de rester positif et de bien faire ce qu’on sait faire. L’environnem­ent, on ne le maîtrise pas ». « Si je suis pessimiste, je pars ! », sourit Xavier Dauvergne, qui en 30 ans a fait évoluer la droguerie familiale vers les arts de la table. « Les travaux de zone piétonne ont été préjudicia­bles. Les habitudes ont du mal à revenir, et le stationnem­ent reste un gros problème. »

Concurrenc­e

S’il s’estime peu concurrenc­é par les centres commerciau­x, ses collègues sont plus nuancés. « Un centre à l’entrée de Meaux ne s’imposait pas nécessaire­ment », estime JeanPhilip­pe Testard, qui pointe le départ d’enseignes « importante­s en termes de flux ». « Cela se ressent même sans concurrenc­e frontale dans la galerie ». « Il y a de moins en moins de monde », regrette Philippe Gibert, qui se rappelle avoir travaillé à cinq dans une boutique où il est désormais seul. « Je reste optimiste : j’aime encore mon métier. »

Habitués et nouveaux clients

Tous ont dû s’adapter aux nouvelles habitudes de consommati­on, mais il reste heureuseme­nt des fidèles. « C’est un petit magasin où les gens ont leurs habitudes », développe Philippe Gibert, « tout le monde m’appelle par mon prénom ». « Il y a aussi de nouveaux arrivants dans Meaux », note Jean-Philippe Testard. Chez Dauvergne, on mise aussi sur le prestige de la marque Guy Degrenne, à laquelle l’enseigne est aujourd’hui accolée. Tous, en tout cas, répondent à l’unisson lorsqu’on leur demande ce qu’on peut leur souhaiter pour 2018 : « Des clients ! ». Mais aussi, pour Xavier Dauvergne, « que les nouveaux commerces tiennent ». Car en centre-ville, tout est affaire d’émulation.

« Un centre commercial à l’entrée de Meaux ne s’imposait » pas nécessaire­ment Jean-Philippe Testard, patron du magasin Testard.

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 ??  ?? De la droguerie pure aux arts de la table, Xavier Dauvergne est sans doute celui dont le travail a le plus évolué au fil des décennies.
De la droguerie pure aux arts de la table, Xavier Dauvergne est sans doute celui dont le travail a le plus évolué au fil des décennies.

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