TORCY. Le couple reste uni malgré des violences
Arrivés ensemble au tribunal et assis côte à côte en attendant d’être appelés à la barre, Marie et Hugues donnaient l’apparence d’un couple uni. Pourtant, une heure plus tard, Hugues était jugé pour violences conjugales.
Face aux magistrats, il a maintenu la version donnée aux policiers pendant la garde à vue : « Tout ce qui est sur le procès-verbal de madame, je l’ai pas fait ! ». Il s’est présenté spontanément au commissariat après la plainte déposée mardi 15 août par son épouse. Il a nié lui avoir donné volontairement des coups. Il voulait seulement la repousser alors qu’elle tentait de lui enlever le téléphone des mains, pendant qu’il parlait à sa mère. Il avait dû se défendre parce qu’elle revenait à la charge avec un couteau de cuisine.
Marie a reconnu qu’elle s’était emportée pendant qu’il téléphonait au salon. Entendre son conjoint la critiquer auprès de sa belle-mère était insupportable. Mais quand elle lui a demandé de cesser, il s’est mis en colère et l’a poursuivie jusque dans la chambre. Elle a dû « se rouler en boule » pour échapper à « l’avalanche de coups ». Elle n’a pas changé ses déclarations malgré leur décision de poursuivre la vie commune : « Moi, j’ai pas menti. J’ai seulement dit ce qu’il a fait ». Une forme de courage saluée par la représentante du ministère public.
« Je n’ai rien fait de mal »
Au cours de ses réquisitions, le procureur de la République a déclaré « la version de monsieur déconcertante » en s’appuyant sur les constats du médecin des UMJ (Unités MédicoJudiciaires) : contusions aux bras, ecchymoses à la main gauche, griffures aux poignets et avant-bras, douleurs cervicales. Mais sa demande de prison avec sursis – mise à l’épreuve n’a pas été suivie par la présidente. Elle a considéré l’infraction comme un fait isolé. Le prévenu, lui, est resté sur la même idée : « Je n’ai pas pris d’avocat car je n’ai rien fait de mal ! ». Elle l’a condamné à un stage de responsabilisation contre les violences conjugales.