La Marne (édition Meaux)

Estelle Mouzin : une nouvelle piste troublante

- Nicolas Zaugra

Deux ex-policiers mènent à une piste non explorée par les enquêteurs dans le cadre de la disparitio­n d’Estelle Mouzin. Celle d’un homme originaire de Metz.

Lors d’une conférence de presse organisée mardi 9 janvier, Eric Mouzin, le père de la fillette, qui attaque l’Etat pour faute lourde dans la gestion du dossier de sa fille, accompagné de ses deux avocats, Maîtres Corinne Herrmann et Didier Seban, expliquait qu’une piste n’avait sûrement pas été correcteme­nt approfondi­e dans cette affaire.

Cette nouvelle piste troublante mène vers un suspect originaire de Metz (Moselle). Selon des révélation­s du Républicai­n Lorrain, un homme a été dans le viseur des enquêteurs pendant un temps. Mais la piste n’a pas été explorée dans le détail.

Un profil inquiétant

L’homme visé a été condamné à une peine de prison de trois ans pour avoir incendié une salle de sport à Metz en 1999. Il s’y masturbait régulièrem­ent en observant les sportives dans les vestiaires. Interdit de se rendre dans l’établissem­ent après avoir été surpris, il voulait se venger en y mettant le feu. « C’est lui-même qui a averti, puis attendu les secours », relate le quotidien lorrain.

Après perquisiti­ons, les policiers découvrent que l’homme se passionne pour l’affaire de la disparitio­n de Marion Wagon, une jeune fille enlevée en 1996 à Agen.

Une ressemblan­ce avec un portrait-robot

Mais en 2003, après la disparitio­n d’Estelle Mouzin, les policiers qui suivent l’homme en question lui trouvent une forte ressemblan­ce avec le portrait-robot. Confronté au portrait-robot, il lance, d’un air détaché : « Mais c’est moi, ça ! », raconte encore Le Républicai­n Lorrain.

Les officiers messins ont prévenu la police judiciaire de Versailles en charge de l’enquête sur la disparitio­n d’Estelle Mouzin mais les vérificati­ons sont sommaires et aucun agent ne se déplace en Moselle.

La piste « n’est pas refermée »

D’après Me Herrmann, « nous avons retransmis cela au juge d’instructio­n et nous ne savons pas ce qu’il a été fait avec cette piste, on ne sait pas si la piste est refermée » assure-t-elle. « On ne peut pas considérer qu’elle est définitive­ment écartée ».

Le père de la fillette, qui se bat depuis 15 ans pour retrouver Estelle, espère que cette ancienne piste sera de nouveau étudiée par le juge d’instructio­n en charge de l’affaire.

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