Piscine, inondations, le ton monte entre les élus
Un mois d’inondation pour certains, deux semaines pour d’autres… La montée des eaux a encore une fois fait des dégâts. Le maire de Couilly s’indigne et propose des solutions pour limiter ces catastrophes.
Des pluies abondantes combinées à la hausse du Grand-Morin et de la Marne ont plongé la communauté de communes du Pays Créçois sous l’eau. Alors que lundi 29 janvier, plusieurs villes débutaient le nettoyage et pensaient que les inondations étaient terminées, l’eau est à nouveau montée jeudi 1er février. « Entre mercredi et jeudi, le niveau de l’eau a augmenté de 40 cm, c’est désastreux », indiquait jeudi Patricia Lemoine devant sa mairie encerclée par l’eau.
« Un fait avéré »
Une histoire qui se répète depuis les inondations de 2016. Un peu trop au goût de Jean-Louis Vaudescal, maire de CouillyPont-aux-Dames, qui a adressé mardi une lettre ouverte aux élus et maires de la vallée du Grand Morin. « Les inondations de ce mois de janvier 2018 démontrent que le risque d’inondation n’est plus un élément de probabilité mais un fait avéré ».
En plus de prouver la répétition des crues, il interpelle les élus sur les causes et les conséquences de ces inondations. « Nous devons engager un programme de réalisations après une étude afin de limiter ces crues. Il faut revoir l’urbanisation ainsi que la répartition des zones humides et les possibilités de ruissellement des eaux. Il doit être inscrit dans le PLU que chaque construction engendre auusi la gestion des eaux de ruissellement. »
Des enjeux complexes
Pour le maire, la réponse doit être d’une seule voix entre toutes les communes. Il estime que la solidarité doit permettre la mise en place de solutions face à ces enjeux qui aujourd’hui dépassent tout le monde. « Le Morin part et revient très vite, il faut trouver des solutions. Ce qui se passe à Condé est catastrophique, je demande un moratoire », confie le maire de Couilly.
Comme à chaque crue, le syndicat du Grand-Morin a été pointé du doigt. Anne-Marie Ravet, la présidente, détaille qu’elle a « levé les vannes dès les premières pluies abondantes. Nous avions tout entrepris dans les semaines précédentes car nous savons qu’à cette période les précipitations peuvent être intenses. Nous avions fait retirer tous les embâcles à Condé par une entreprise mais l’eau est très boueuse. »
Qui fait quoi ?
Anne-Marie Ravet insiste sur le fait que si le syndicat a des responsabilités, les riverains en ont aussi. « Ils doivent nettoyer les berges devant chez eux. »
De son côté, la présidente de la communauté de communes, Patricia Lemoine a souhaité rappeler : « La compétence Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) est une compétence des communautés de communes uniquement depuis le 1er janvier ; nous faisons par ailleurs partie du syndicat du Grand Morin. »
Malgré tout, ces réponses ne permettent pas de convaincre Sébastien Chimot, membre de l’opposition à Crécy, qui s’exprime : « Le syndicat, dont la vocation première est l’entretien des berges et la prévention des inondations, doit se remettre en question ».
La situation est au point mort. En proposant des axes de travail, Jean-Louis Vaudescal a poussé une porte en espérant que les autres élus se mobilisent afin que les habitants du Pays Créçois ne revivent pas ces moments difficiles dans le futur.