Un jeune dealer écope d’une dix-huitième condamnation
Surpris à vouloir emprunter le RER sans billet au départ de Noisiel, Fayçal a finalement été interpellé pour détention de drogue. Il a écopé de dixhuit mois de prison dont six avec sursis.
En gare de Noisiel, Fayçal a sauté par-dessus les barrières automatiques et s’est retrouvé quelques instants plus tard face à des policiers. Se méprenant peut-être sur la nature du contrôle en cours, il a immédiatement mis les mains dans les poches et a sorti… des sachets de cannabis. Les policiers ont retrouvé sur lui 11,7 grammes. Interpellé immédiatement, il a été conduit au commissariat.
Dans le cadre de la garde à vue, Fayçal n’a pas du tout apprécié d’être fouillé et est devenu très énervé. Le ton est monté et des insultes ont fusé.
Les policiers ont entrepris des recherches et ont découvert que Fayçal était bien connu de la justice avec dix-sept condamnations à l’âge de 27 ans. Il a été vu plusieurs fois Cours des Roches à Noisiel à l’occasion d’opérations de surveillance d’un secteur considéré comme un supermarché du cannabis. Il a aussi été arrêté avec de fortes sommes en espèces sur lui. Deux clients l’ont désigné comme étant un dealer.
« Vous faites 1 000 € par mois, moi, c’est en une semaine ! »
Mardi 30 janvier, Fayçal est arrivé au tribunal de Meaux sous escorte. Depuis le box, il s’est montré très volubile, n’hésitant à prendre la parole sans y être invité ou à interrompre la présidente sans aucune forme de respect. Il a reconnu avoir été recruté sitôt libéré, ayant besoin d’argent après une longue peine de prison.
Une fois instruit le volet trafic de stupéfiants, la présidente a évoqué les propos insultants et outrageants : « Eh, monsieur l’OPJ, viens travailler un peu ! Vous faites 1 000 € par mois, moi, c’est en une semaine !… ». Mais à la surprise des magistrats, Fayçal s’est déclaré « victime de violences policières » et a expliqué qu’il n’y avait pas d’injure directe. En fait, il avait réagi à une fouille ressentie trop tactile et insistante.
Après les réquisitions du procureur de la République réclamant trois ans de prison, Fayçal n’a pas hésité à user de son droit de parole avec excès. Il a donné son avis sur la peine devant lui être infligée : « La prison, c’est pas une solution ! Pour moi, ça sert à rien. C’est indolore ! En plus, on trouve tout : téléphone, drogue… Je préfère une peine lourde sans prison, avec interdiction d’aller à Noisiel ».
La fin d’audience a été mouvementée quand la sentence a été prononcée : dix-huit mois de prison dont six avec sursis – mise à l’épreuve, interdiction de paraître à Noisiel pendant cinq ans et obligation de verser 200 € au policier outragé. Fayçal s’est mis à hurler pour contester la pertinence de la décision et menacer de faire le djihad.