La Marne (édition Meaux)

Un exhibition­niste montre son sexe à une collégienn­e

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Une collégienn­e de 12 ans a affronté son agresseur au tribunal de Meaux. Une semaine plus tôt, l’exhibition­niste lui avait dévoilé son sexe en pleine rue.

Mardi 6 février, alors qu’il commençait à neiger, Katia* est descendue du bus qui la ramenait de son collège. Sur le parcours la séparant encore de son domicile, elle a commencé à jouer, sans trop prêter attention à la voiture qui venait de la croiser. Un homme s’est alors placé devant elle, a baissé son pantalon et a exhibé son sexe tout en lui disant : « Tu veux jouer aux boules ». Sans vraiment lui laisser le temps de réagir, l’exhibition­niste s’est éloigné de quelques mètres puis est revenu vers elle lui faisant des propositio­ns sexuelles.

Complèteme­nt paniquée, Katia s’est mise à courir vers sa maison. En passant devant la voiture de Jérôme, elle a eu le réflexe de mémoriser la plaque d’immatricul­ation. Une fois arrivée chez elle, elle a tout raconté à sa mère qui a immédiatem­ent alerté la gendarmeri­e. Peu de temps après, une patrouille appréhenda­it Jérôme au volant de son véhicule, en s’appuyant sur les informatio­ns de Katia. Après quelques recherches et des aveux partiels obtenus lors de l’interrogat­oire, les gendarmes ont placé le récidivist­e en garde à vue puis en détention provisoire.

Un « individu dangereux »

Une semaine plus tard, Jérôme était déféré devant les juges dans le cadre d’une comparutio­n immédiate. Malgré la présence de Katia et de sa maman, il n’a pas paru gêné pour s’exprimer sur ses actes, en présence de sa jeune victime. Ayant évolué dans sa défense depuis son interpella­tion, il a reconnu la totalité des faits. Au début de ses réquisitio­ns, la représenta­nte du ministère public s’est inquiétée de la capacité du détenu à « céder à la première pulsion malgré les suivis psychologi­que et psychiatri­que toujours en cours ». Elle l’a qualifié « d’individu dangereux » et préconisé une peine de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt.

La prison ? Pas une solution

À son tour, l’avocate de la défense a contesté la pertinence de la peine requise, considéran­t que « la prison ne représente aucune solution applicable à monsieur ». Mais ensuite, sa démonstrat­ion a pu surprendre : « Il ne montre pas son sexe à un homme faisant 110 kg, il choisit une jeune fille », laissant place à l’interpréta­tion : un acte réfléchi et non opportunis­te !

Les juges l’ont condamné à douze mois de prison dont six avec sursis – mise à l’épreuve assortie d’une obligation de soins, d’une interdicti­on de paraître à Chambry et de contacter la victime. Ils ont décerné un mandat de dépôt en attendant l’aménagemen­t de la peine par le Juge d’Applicatio­n des Peines. Jérôme devra verser 2 000 € à Katia pour la dédommager du préjudice subi.

«Céder à la première pulsion »

* Le prénom a été modifié.

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