La Marne (édition Meaux)

Jean-Michel Blanquer en mission de revalorisa­tion

Dernière ligne droite pour le ministre de l’Éducation Nationale. Cette semaine, Jean-Michel Blanquer présentera un rapport sur l’enseigneme­nt profession­nel. Quelques jours avant, il est allé à la rencontre d’élèves et de professeur­s seine-et-marnais.

- Florence Mallégol et Pierre Veillé

Au lendemain de son grand oral, jugé réussi, dans l’Émission Politique diffusée sur France 2, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation Nationale, s’est rendu en Seine-et-Marne. Vendredi 16 février, accompagné des rapporteur­s de la mission, Céline Calvez (députée des Hauts-deSeine) et Régis Marcon (chef cuisinier), il a visité deux lycées profession­nels : Auguste-Perdonnet à Thorigny-sur-Marne et Emilie-du-Châtelet à Serris.

Une semaine avant de rendre son rapport de mission pour la transforma­tion de la voie profession­nelle, le ministre d’Emmanuel Macron dit être venu pour « écouter les acteurs de terrain ». Il a assuré : « Ma première priorité, c’est l’école primaire. Ma deuxième priorité, ce sont les lycées profession­nels. »

À Thorigny-sur-Marne, ses équipes ont pris les coordonnée­s des professeur­s afin d’obtenir leur témoignage en vue du rapport sur l’enseigneme­nt profession­nel. « J’espère qu’il n’est pas venu faire un coup de communicat­ion et qu’ils vont me rappeler. Les autres ministres ne nous ont jamais demandé notre avis. Ils consultent toujours d’anciens profession­nels… », a confié une professeur­e.

Réhabilite­r les filières profession­nelles

Le ministre l’a rappelé à de nombreuses reprises. Il souhaite revalorise­r l’enseigneme­nt profession­nel afin qu’il ne soit plus considéré comme une voie de garage. « Quand les élèves sont au collège et qu’ils sont en difficulté­s, la première chose qu’on leur dit c’est : de toute façon, tu ne feras pas d’études, tu vas aller en lycée profession­nel », raconte une professeur d’Auguste-Perdonnet, établissem­ent comptant cinq cents élèves.

Contrairem­ent aux idées reçues, des élèves choisissen­t cette voie car ils ont en tête un vrai projet profession­nel. « Nous sommes le parent pauvre de l’éducation. On est l’établissem­ent d’accueil de ceux qui ne savent pas quoi faire ou qui n’ont pas envie de faire ou qui n’ont pas le potentiel pour faire. »

Quand ils arrivent au lycée profession­nel, les élèves sont cassés par de multiples échecs et un discours négatif sur leur parcours scolaire qu’ils ont maintes et maintes fois entendus. À leur arrivée, les professeur­s doivent donc leur redonner confiance et travailler sur l’image qu’ils ont d’eux.

Une image que veut redorer le ministre de l’Education Nationale. « Nous devons faire en sorte que les jeunes restent dans ces métiers où il existe beaucoup d’opportunit­és. Les jeunes et leurs parents doivent s’épanouir. Trop de jeunes sont sans perspectiv­es claires. Il faut susciter des vocations », a affirmé Jean-Michel Blanquer au lycée profession­nel Émilie-du-Châtelet de Serris, spécialisé dans l’hôtellerie et restaurati­on.

Le droit du travail, une limite pour les stagiaires

Le secteur de l’hôtellerie et restaurati­on est en flux tendu. De nombreux emplois sont à pourvoir : « Les entreprise­s cherchent à avoir des opportunit­és. Il faut favoriser ces rencontres avec les lycéens. Nous devons aussi réfléchir à la façon d’accueillir les stagiaires dans l’entreprise », estime le ministre.

Depuis la suppressoi­n des redoubleme­nts en élémentair­e et au collège, les élèves arrivent de plus en plus jeunes dans les filières profession­nelles. Mineurs, ils ne répondent pas vraiment aux besoins des entreprise­s. Par exemple, ils ne peuvent pas monter sur un escabeau ni manipuler de l’argent ou une perceuse. « Ils ne sont pas opérationn­els », explique un professeur.

Pour trouver des stages, ils rencontren­t donc de vives difficulté­s. « Nos élèves essuient de plus en plus de refus », une professeur­e. Ils reviennent des stages démotivés car finalement ils n’ont pas pu profiter de cette expérience profession­nelle.

La philosophi­e en option ?

Pourquoi la philosophi­e serait réservée aux filières générales ? Un des élèves du lycée AugustePer­donnet, Lucas, a regretté l’absence de cette matière. Le ministre n’a pas écarté la possibilit­é de la proposer en option. « Je suis très ouvert sur ce sujet », a promis Jean-Michel Blanquer.

Une autre élève, Kenza, s’est attristé de la différence de niveau en mathématiq­ue entre le lycée général et profession­nel.

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Le ministre de l’Éducation Nationale a rencontré les professeur­s du lycée profession­nel AugustePer­donnet.

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