Elus et chefs d’entreprise font tomber les préjugés
Jeudi 15 février, des élus et des chefs d’entreprise ont donné leurs impressions sur une année de rencontres. Deux mondes ont établi des ponts et constaté des ressemblances.
Pour la deuxième fois, le réseau de femmes chefs d’entreprises Dirigeantes Actives 77 a proposé à des élus locaux et à des chefs d’entreprises seine-etmarnais de se rencontrer. Une dizaine d’élus ont accepté de rencontrer une dizaine de chefs d’entreprises sur une année. Jeudi 15 février à la CCI de Seine-et-Marne, des élus et des entrepreneurs ayant participé à l’expérience sont venus donner leur ressenti.
Frédérique Humbert, présidente de Dirigeantes Actives 77, est à l’origine du projet. « J’ai constaté que les élus de proximité avaient une méconnaissance des petites et moyennes entreprises - en dehors des commerçants -, de leurs besoins, de leurs difficultés… Et les entrepreneurs n’avaient pas forcément envie de se rapprocher des élus locaux ! » explique-t-elle
Une aventure humaine
Cette expérience a fait tomber les lieux communs. Comme par exemple, au sujet des élus, qui « ne pensent qu’aux élections », ou des entrepreneurs, des gens qui « font travailler leurs salariés, mais ne travaillent pas beaucoup euxmêmes ».
Mapril Baptista, de l’entreprise les Dauphins à Chelles (qui transforme des utilitaires en ambulances), a été surpris que le maire de Chelles, Brice Rabaste, se consacre désormais à plein temps à sa commune et à son poste de conseiller départemental, sans compter ses heures.
Brice Rabaste a été admiratif de l’entreprise chelloise. Mapril Baptista a créé en quelques années une entreprise exportatrice, leader dans son secteur.
« Côte à côte mais pas ensemble »
« J’ai été chef d’entreprise pendant vingt ans et je trouvais intéressant de redorer le blason de l’élu. Cette expérience
m’a confortée dans l’idée que, élu ou entrepreneur, nous sommes là pour créer du lien social, souligne Geneviève Sert, adjointe au maire de Lagny-sur-Marne et conseillère départementale. La finalité est la même, la manière d’y arriver diffère. Par exemple, le temps de l’élu est beaucoup plus long que celui du chef d’entreprise. »
Plusieurs chefs d’entreprise ou élus comme Jérôme Guyard (maire de Saint-Fargeau-Ponthierry et chef d’entreprise) pensent que les chefs d’entreprise
devraient davantage s’impliquer dans la vie civile.
Un constat que partage Françoise Mariage, des Peintures Champenoise et élue à la Chambre de Métiers de Seineet-Marne : « Il est important d’avoir au sein des collectivités publiques des élus issus du monde économique et de la société civile afin de mettre l’expérience de chef d’entreprise au service des politiques publiques. Nous vivons dans un monde côte à côte mais pas ensemble, cela doit changer. »