Magistrats et greffiers réclament plus de moyens
A l’appel de l’intersyndicale, les magistrats et les greffiers du tribunal de Meaux manifestaient jeudi 15 février sur le parvis du tribunal, comme plusieurs de leurs collègues à travers la France. Jeudi, de nombreuses audiences non urgentes ont été renvoyées.
La France compte quatre fois moins de procureurs que la moyenne des autres pays européens, 2,5 fois moins de juges et presque deux fois moins de personnels de greffe. Ce qui a pour conséquence des délais trop longs pour traiter les divorces, les affaires civiles et surtout, des milliers d’enquêtes qui dorment dans les placards en attente de traitement.
« A Meaux, il y a 8 000 dossiers en attente » évoque Aurélien Martini, juge d’instruction à Meaux et représentant syndical pour l’USM. « Ce sont plusieurs milliers de personnes qui attendent une réponse et qui se disent que la justice les a oubliés ».
Pour lui, « on n’a plus la capacité de traiter les procédures ».
Aurélien Martini l’assure, « le tribunal de Meaux n’a pas grandi, alors que la zone s’est beaucoup développée. Nous avons plus d’entreprises, plus d’habitants, une délinquance qui grossit et qui est importée du 93 ».
Le tribunal n’est plus dimensionné pour répondre aux problématiques du nord Seine-etMarne. « Nous sommes en sous-effectif chronique, à la fois chez les magistrats et chez les agents du greffe » affirme-t-il. Il manquerait vingt fonctionnaires sur les 110 postes qui sont ouverts au tribunal de Meaux.
Pour lui, la solution passe par un agrandissement du tribunal mais aussi par du recrutement. « Il faut plus de salles, plus de magistrats, plus de greffiers ».
Ce manque de place et d’effectifs a une autre conséquence : le tribunal de Meaux connaît un turn-over important de son personnel et un fort taux d’absentéisme. « Il arrive très souvent qu’un greffier fasse le travail de trois autres personnes » souligne Florence Bourlet, adjointe administrative et représentante syndicale Unsa-SJ.