La Marne (édition Meaux)

Les collégiens sensibilis­és au djihad par le théâtre

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La Ville de Meaux a accueilli une pièce de théâtre très différente de ce qui est produit d’ordinaire : Djihad. Ecrite par Ismaël Saidi, elle a été jouée au théâtre Luxembourg vendredi 16 février devant plusieurs centaines de collégiens meldois. Ces élèves de 4e et 3e sont venus découvrir cette tragicoméd­ie qui raconte l’histoire de trois jeunes belges radicalisé­s partis se battre en Syrie.

Cet outil pédagogiqu­e « est beaucoup moins rébarbatif qu’un texte à étudier ou qu’une conférence » explique Patricia Laboukh, professeur d’anglais au collège Henri-IV. Djihad amène à réfléchir et à se questionne­r sur un sujet sensible : le terrorisme.

Les élèves s’identifien­t facilement à ces jeunes radicalisé­s, Reda, Ismaël et Ben. Les acteurs reprennent les tics de langage et les références des jeunes d’aujourd’hui. Dans la salle, tout le monde se prête facilement aux rires, même sur des clichés ou des tabous.

Aïssa, en 4e à Henri-IV, apprécie la façon dont l’auteur a cherché à faire passer son message. « A l’école, on aurait parlé de terroriste en évoquant les gens tués », sans évoquer pourquoi ni comment ils en sont arrivés là.

Les émotions et l’histoire des personnage­s sont mises en avant, « on les voit souvent comme des personnes qui veulent à tout prix se battre, jamais comme des êtres humains qui ressentent des choses comme nous », s’accordent à évoquer Priscillia et Enzo, du collège Henri-IV, captivés par la pièce.

L’auteur de Djihad a pris le risque d’utiliser le rire pour évoquer un sujet délicat, mais sa pièce a le mérite d’inviter au débat. D’ailleurs, pour Enzo, « je trouve qu’avec le rire, on peut parler de tout ».

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Cette pièce est un ascenseur émotionnel. Reda et Ismael font rire le public, Ben le pétrifie par sa froideur.

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