L’art va à la rencontre des seniors
Fort de vouloir faire apprécier l’art avec un grand A, Serge Kuhn, directeur de la maison de retraite des Floralies, a invité une artiste peintre locale dans son établissement.
Maya Boissonnet n’est pas inconnue des soixante résidents des Floralies, installés en bord de Marne et déjà choyés par le personnel. « Une fois par semaine, je propose un atelier détente aux Floralies avec sophrologie et yoga. Et individuellement, je fais des séances de massage. Pour cette exposition que j’ai dénommée Contemplations, j’expose vingt-quatre toiles abstraites ».
Maya laisse glisser son pinceau sur la toile. Certains y verront de pures abstractions là où d’autres y trouveront des représentations symboliques. Toutes ses toiles délivrent un message, à chacun d’y trouver son compte en les interprétant.
Une équipe soignante enthousiaste
Laurine Schmitt, psychologue des Floralies, acquiesce : « Les résidents s’ouvrent ainsi à l’art contemporain. Nous avons un très bon retour de leur part. C’est comme si le musée venait à nous. Avec les quelques difficultés de déplacement que l’on observe, c’est un bonus pour l’établissement ».
Employée des Floralies, Stéphanie a déjà choisi ses préférées parmi les oeuvres exposées : « J’ai remarqué un tableau aux couleurs pastel qui diffuse une belle lumière et un autre à l’aspect de vitrail tout aussi radieux. Ces oeuvres m’ont interpellée. »
Le vernissage, qui a eu lieu mardi 13 février, lance la saison d’animations 2018-2019, une saison « Art, culture et sens ». L’exposition élaborée par la psychologue et Brigitte Lannerée, animatrice, a pour but de solliciter les résidents les plus dépendants. Enchantée par la manifestation, Corinne Guilbaud, adjointe au maire, déléguée aux affaires sociales, à la petite enfance et à la culture, a apprécié l’exposition. Guidée par Maya, elle a assimilé les messages que l’artiste a voulu faire passer.
Serge Kuhn, a ajouté : « Le programme des animations s’étalera sur deux ans. Nous n’oublierons pas le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Nous sollicitons nos résidents deux fois par jour et travaillons ainsi sur la mémoire. Une telle exposition, c’est comme un outil de travail. Certains résidents souffrent de maladies neurodégénératives, la peinture les fait se questionner. »
Inspirée par le bouddhisme, les arts babyloniens, l’art sacré des vitraux, Maya n’a pas de frontières spirituelles et là où le contemplateur verra une simple couleur ou une forme, un autre saura y discerner un ange, un personnage en méditation, laissant libre court à son imagination.