La Marne (édition Meaux)

Nicolas Boyer presse le pas

- Pascal Pioppi

Passionné de sport depuis tout gosse dans une famille où le nom de Boyer est une référence, Nicolas a choisi la marche athlétique pour se forger un palmarès et le journalism­e sportif pour s’épanouir.

Comment vous est venu l’amour du sport ?

L’amour du sport m’est venu très jeune. En effet, mon père Philippe était cycliste sur piste de haut niveau. J’ai donc baigné très tôt dans une ambiance sportive. Il nous emmenait avec mon frère jumeau Frédéric à l’Insep quand il s’entraînait.

Passer la journée là-bas à côtoyer des sportifs de l’équipe de France, pour un enfant de 10 ans, c’est impression­nant !

Votre premier souvenir marquant ?

Le 4e titre de champion de France du km de mon père, fin juillet 1987 ! 31 ans après, j’en ai encore des souvenirs précis !

Ça se passait à St-Denis de l’Hôtel. J’étais persuadé qu’il ne pouvait pas perdre. Effectivem­ent, il a gagné, mais quelques mètres avant la ligne, il lève le bras, et moi, dans les tribunes, j’ai eu peur qu’il ait crié victoire trop tôt !

Plus tard, mon père m’a dit qu’évidemment, ce geste était calculé. Quel a été l’apport du sport ?

Le sport me permet déjà d’entretenir ma condition physique et de lutter un peu contre l’usure du temps, un paramètre important quand on a 40 ans !

Mais il procure également des sensations en course, inégalable­s sur le plan mental, quand l’adrénaline t’envahit au moment de prendre la décision d’attaquer tes adversaire­s et que tu arrives à les décrocher. Plus beau souvenir sportif ?

D’un point de vue personnel, mon plus beau souvenir, c’est ma victoire sur le 5 000 m marche des Île-de-France masters, le 22 avril 2017. Au bout de 600 m, mon adversaire m’avait décroché. A mi-course, il possédait environ 100 m d’avance. Pourtant, l’écart s’est stabilisé et j’ai commencé à revenir sur lui. Le moment où je le rejoins, à 120 m de la ligne, et qu’ensuite je l’attaque, reste un souvenir génial. Passion ou dépendance ? C’est une passion ! Aller m’entraîner quatre à cinq fois par semaine, ça ne me pèse pas tant que je me maintiens à la marche athlétique à un niveau que j’estime correct.

Et dès que je sentirai que je régresse, j’arrêterai sans regrets et continuera­i simplement à m’entretenir avec deux à trois footings par semaine.

Pas question de m’acharner ! Quel est le coût d’une saison ?

Je dirais un demi Smic, entre les deux paires de chaussures que j’achète tous les ans, plus une ou deux tenues, ainsi que la licence au Pays de Fontainebl­eau Athlétisme. Les courses ne me coûtent pas trop cher car j’en fais une quinzaine par an, avec notamment les championna­ts et les interclubs, où l’engagement est gratuit. Et j’ai la chance de ne pas être souvent blessé.

Quels sont vos modèles ?

Je parlerais plutôt des sportifs qui m’ont marqué. En premier lieu, je citerais le cycliste écossais, fantasque et ingénieux Graeme Obree qui, en juillet 1993, avait battu le record de l’heure grâce à une position de l’oeuf aussi improbable qu’efficace.

Côté Seine-et-Marnais, j’évoquerais mon ami et coéquipier Victor Rodrigues qui a réussi à conjuguer études, travail, vie de famille et une 2e place aux France de marathon en 2004.

Quels sont vos objectifs à venir ?

Conserver mes trois titres obtenus en 2017 chez les Masters, ceux des championna­ts d’Île-deFrance outdoor et des Seine-etMarne en plein air et en salle.

Et si je ne les obtiens pas en 2018, ce n’est pas grave. A 40 ans, je savoure ce que j’ai déjà obtenu.

Quel est votre rêve sportif inaccessib­le pour l’instant ?

J’aimerais pouvoir vivre un jour de mon autre passion qui est le journalism­e sportif.

Je suis actuelleme­nt correspond­ant athlétisme dans un hebdomadai­re régional à la Rep Sports, alors l’appel est lancé. (Rire)

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