Didier Lockwood : son violon pleure, ses fans aussi
La nouvelle est tombée. Cruelle et détonante comme toujours pour un homme de 62 ans qui vient de succomber à une crise cardiaque.
Didier Lockwood, le plus célèbre violoniste de jazz depuis la disparition de Stéphane Grappelli, son maître, n’est plus. L’accompagnateur de Nougaro, Barbara, Higelin… s’était ensuite lancé en solo dans le monde entier. Plus de 4 000 concerts à son actif, 36 disques… pour cet infatigable musicien de génie.
Né à Calais en 1956, Didier était un voyageur avant tout mais s’était posé du côté de Barbizon. Il avait créé son école de musique à Dammarie-lès-Lys. C’est dans ce cadre que nous avions fait sa rencontre pour La Marne. Un homme attachant, simple, sincère, passionné et surtout pédagogue avec ses élèves. Il s’était intéressé très tôt à l’improvisation notamment grâce à son frère aîné Francis, pianiste de jazz.
Curieux de tout, Didier Lockwood avait intégré le fameux groupe Magma, un ensemble jazz-rock qui était un peu le précurseur du rock progressif.
Stéphane Grappelli, son mentor
Il était passé dans les salles de notre département entre deux avions et des tournées mondiales. Il avait, entre autre, participé à l’un des premiers festivals de jazz organisé à La Ferté-sous-Jouarre.
Le Crédit Agricole de la Brie avait eu la bonne idée de faire appel à ses services pour animer dans le département ses caisses locales. Le public avait alors découvert l’artiste sur scène avec son fameux violon mais aussi répondant aux questions sur sa vie.
Opéras, scène, concertos pour violon, poèmes lyriques, organisateur d’un Festival « Violons croisés » à Dammarie, compositions de musiques de films dont « Abus de faiblesse » avec Isabelle Hupert, des musiques de dessins animés. Didier Lockwood touchait à tout avec la même virtuosité.