La Marne (édition Meaux)

66 classes fermées ?

Les parents et les élus se mobilisent contre les fermetures de classe. Les zones rurales seraient les plus touchées.

- Julien Van Caeyseele

La mobilisati­on s’est tenue en marge du conseil départemen­tal de l’Éducation nationale (CDEN) pour la révision de la prochaine carte scolaire et notamment l’analyse des potentiell­es fermetures de classe. « Comment vont faire les professeur­s ? », s’inquiète Mbarka, une mère d’élève de l’école du centre, à Souppes-surLoing.

« Où est la limite ? »

« Plusieurs classes sont menacées dans notre école et cela, au détriment des enfants et de la qualité de l’enseigneme­nt, poursuit-elle. Où sera placée la limite ? Quarante élèves par classe ? » Cette crainte de la dégradatio­n des conditions d’enseigneme­nt était d’ailleurs sur toutes les lèvres, lors de la mobilisati­on.

Parmi les revendicat­ions syndicales, la prise en compte de la spécificit­é de la Seine-et-Marne, tant par sa taille que ses caractéris­tiques, urbaines et rurales. « Nous demandons une baisse des effectifs d’enfants par classe, souligne Bruno Martoglio, de Snuipp77. Il y a une trop grande prudence concernant les ouvertures de classes, notamment en petite section de maternelle. »

Parmi les autres demandes, une gestion des remplaceme­nts plus fine, le maintien du dispositif des Rased (réseaux d’aides spécialisé­es aux élèves en difficulté) ou du dispositif « Plus de maîtres que classes » (PDMQC).

« On nous annonce 40 postes supplément­aires pour l’an prochain en Seine-etMarne, illustre-t-il. Mais avec le dédoubleme­nt des classes en CP et CE1 des réseaux d’éducation prioritair­es (Rep et Rep +, ndlr) le besoin est de 64 postes : le compte n’y est pas. » Pour l’Unsa, le constat sera encore plus dur dans certains territoire­s.

« Il y a un écart entre les moyens donnés à la Seine-etMarne et les promesses présidenti­elles, estime Luc Michel, le secrétaire départemen­tal de l’Unsa. C’est le monde rural qui va perdre le plus avec des effectifs pléthoriqu­es mais aussi des doubles, voire triples niveaux, qui sont de vraies arnaques pédagogiqu­es. »

Un constat que Caroline, représenta­nte de parents d’élèves à Chaintreau­x connaît bien. « Si on nous ferme une classe, les effectifs vont augmenter, souligne-t-elle. Pis, selon cette mère, « on passera à des triples niveaux alors qu’un tiers des élèves rencontre déjà des difficulté­s : il faut soulager les professeur­s. »

« Ce n’est plus possible de travailler dans ces conditions », répond justement une professeur­e de l’école Picasso de Nemours, une école qui n’a plus le classement Rep depuis trois ans. « Avec des effectifs de 25 enfants, c’est déjà compliqué. Alors avec des effectifs en plus, c’est voué à l’échec », abonde une de ses collègues.

« Des arnaques pédagogiqu­es »

Une nouvelle grève le 22 mars ?

« Aucune mesure de fermeture n’est définitive avant le mois de septembre, rappelle Luc Michel. Il ne faut jamais lâcher la mobilisati­on pour donner aux élèves les conditions de la réussite. » Le syndicat FSU appelle, avec d’autres organisati­ons syndicales, à une journée de grève et de manifestat­ion jeudi 22 mars.

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 ??  ?? En marge de l’élaboratio­n de la future carte scolaire, parents et personnels de l’éducation s’inquiètent des fermetures de classes qui augmentera­ient les effectifs et diminuerai­ent la qualité de l’enseigneme­nt. (©RSM77)
En marge de l’élaboratio­n de la future carte scolaire, parents et personnels de l’éducation s’inquiètent des fermetures de classes qui augmentera­ient les effectifs et diminuerai­ent la qualité de l’enseigneme­nt. (©RSM77)

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