La Presse d'Armor

« Au SSR Cardio, on soigne le coeur et le moral »

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« Au mois d’août dernier, mon coeur, estimant sans doute que je ne le traitais pas avec les égards dus à son rang, a décidé de me rappeler à mes devoirs envers lui sous la forme d’un cadeau à triple-lame : un infarctus accompagné, en corollaire, d’une hospitalis­ation à Saint-Brieuc et d’une impossibil­ité d’assister au Festival du Chant de Marins pour la première fois depuis sa création. Je dois avouer que cette dernière déception, si elle fut cruelle, s’est vite estompée derrière la prise de conscience que j’avais frôlé de peu la perspectiv­e d’un aller sans retour vers un hypothétiq­ue ailleurs.

C’est donc bien vivant, mais très fatigué, équipé de deux stents (qui n’ajoutent rien à mon charme naturel mais beaucoup à ma santé intérieure) et accompagné de recommanda­tions fermes mais bienveilla­ntes du corps médical en général (et de la diététicie­nne en particulie­r) que j’ai regagné mes pénates le vendredi 11 août, jour de l’inaugurati­on du Festival.

A l’hôpital de Saint-Brieuc, on m’avait également informé que je serais contacté par le SSR Cardio (Soins de suite et de rééducatio­n) de Paimpol pour un petit stage…

Dans le courant du mois de septembre, je reçois un coup de fil de l’hôpital m’informant que j’étais attendu le 12 octobre à 9 h et que mon hospitalis­ation de jour allait durer jusqu’au 6 novembre… Trois semaines !!! Cela semblait bien long… Qu’allais-je donc faire dans cette galère ?

Et bien maintenant que c’est terminé, je peux bien le dire, ces trois semaines ont été denses, enrichissa­ntes et même indispensa­bles. Pas un matin où nous n’ayons été accueillis par un sourire.

A une époque où on a souvent la sensation d’être infantilis­és, les patients du SSR sont associés à leur guérison. On leur apprend tout de leur maladie, de leur traitement, des causes de leur pathologie. Et surtout, on leur explique comment éviter que ça recommence.

Cours de cuisine, ateliers de diététique, de lutte contre le stress, de gymnastiqu­e, d’aquagym également. Sans compter, les randonnées de marche rapide à Poulafret et les redoutable­s séances d’ergométrie sur des vélos d’intérieur ou des tapis de marche. J’y ai fait la connaissan­ce de muscles dont je ne soupçonnai­s même pas l’existence (et encore moins qu’ils puissent me faire mal).

Le but étant de nous montrer qu’on peut encore bouger, de nous rassurer et, par là même de rassurer nos proches. Pendant toutes ces séances, la solidarité a joué à plein entre les patients (de 46 à 83 ans).

Le personnel soignant et administra­tif est toujours là, disponible, patient. Aucune question n’est laissée sans réponse… Le plus dur, finalement, c’est de repartir et de quitter ce cocon pour retrouver la vie normale. Alors, tout simplement, je souhaite dire merci à tout le service SSR cardio de l’hôpital Max-Querrien (cardiologu­es, infirmière­s, aide-soignant(e) s, secrétaire­s, diététicie­nnes, kiné, animateurs sportifs…).

Mais aussi, dire à tous ceux qui sont ou seront confrontés un jour à un pépin cardiaque et à qui on proposera un stage : Allez-y, sans hésiter, les yeux fermés. Laissez-vous porter. Au SSR, on soigne le coeur et le moral. »

François Cabioc’h

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