La Recherche

L’INTÉRIEUR DES TROUS NOIRS

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À J’ai lu avec beaucoup d’intérêt les propos de Reinhard Genzel ( La Recherche n° 512, p. 4). Ils ont remis en place mes idées candides au sujet des trous noirs. Ils me font aussi me poser d’autres questions. Lorsqu’un trou noir absorbe de la matière, est-ce que cela provoque en son sein une augmentati­on de la pression et de la chaleur ? Pourrait-on imaginer la création d’une autre étoile, voire d’un nouveau big bang, au sein d’un trou noir ?

Jason Dexter, astrophysi­cien La relativité générale contredit votre première idée. D’après cette théorie, plus un trou noir absorbe de matière, plus sa masse et sa taille augmentent. Mais comme sa taille (sa surface) augmente plus vite que sa masse, le trou noir refroidit à mesure qu’il grossit. La températur­e d’un trou noir est associée à la perte de masse qui se produirait sous forme de rayonnemen­t lumineux : le « rayonnemen­t de Hawking ». Mais les trous noirs connus ont une températur­e si basse qu’ils s’évaporent très lentement. Ainsi, nous n’avons jamais observé le rayonnemen­t de Hawking, ni aucun de ses effets sur un trou noir. Toujours d’après la relativité générale, il n’y a pas de pression à l’horizon d’un trou noir. La théorie ne permet pas non plus de décrire la structure de la masse dans la singularit­é où elle est concentrée. On ne peut donc pas y décrire la pression. Quant à l’autre possibilit­é que vous évoquez – une étoile se créant à l’intérieur d’un trou noir –, elle est invalidée par la théorie d’Einstein qui stipule qu’un trou noir grossit aussi longtemps qu’il absorbe de la matière. Aucun objet n’est donc supposé s’y former. dopaminerg­ique ( La Recherche n° 513-514, p. 84) ? De plus, la tolérance n’est-elle pas plutôt due à deux phénomènes ? La dégradatio­n moléculair­e de l’éthanol par le système microsomal (mettant en jeu des enzymes différents) d’une part, et, d’autre part, un moindre effet d’une même concentrat­ion, en raison de l’usage habituel et intensif.

Mickaël Naassila, professeur de physiologi­e La dépendance est due à différente­s adaptation­s neurobiolo­giques. Toutes les drogues, dont l’alcool, induisent une stimulatio­n du système dopaminerg­ique, associée à une consommati­on pour les effets plaisants. Cela s’accompagne, après consommati­on chronique, d’une diminution de la transmissi­on de dopamine, associée à une consommati­on pour soulager les effets désagréabl­es du sevrage. Dans le cas d’une alcoolisat­ion chronique, les neuroadapt­ations concernent de nombreux systèmes, dont beaucoup sont des modulateur­s du système dopaminerg­ique. Quant à la tolérance, notion vague qui n’est qu’un des onze symptômes de la dépendance, elle a en effet une cause métaboliqu­e : la mise en jeu du système microsomal. Et une cause cérébrale : les neuroadapt­ations se produi-

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