Pour lutter contre les virus, le sucre joue un rôle bénéfique
Face à une infection virale, comme la grippe, les souris nourries spécifiquement de glucose résistent mieux à la maladie que leurs congénères qui en sont privées.
aut-il se forcer à manger un peu lorsqu’on est alité par une grosse grippe ? Oui, s’il s’agit d’une infection virale. Mais en cas d’infection bactérienne, une diète de sucre est préférable. C’est ce que suggère une équipe d’immunologistes de l’université Yale, aux ÉtatsUnis (1) qui a obtenu chez la souris de surprenants taux de survie au virus de la grippe rien qu’en jouant sur l’alimentation. L’équipe a infecté deux groupes de souris. Le premier avec un virus murin de la grippe, le second avec une bactérie, la Listeria monocytogenes. Quelques heures après l’infection, une partie des souris ont été mises à la diète tandis que les autres étaient gavées deux fois par jour
Favec une kilocalorie de nourriture, soit un cinquième de l’alimentation quotidienne d’une souris en bonne santé. Dans le cadre de l’infection bactérienne, toutes les souris gavées sont mortes au bout de dix jours (lire ci-dessous), tandis que la moitié des souris non gavées ont survécu. Le phénomène inverse a été observé chez les souris infectées par le virus de la grippe : 77 % des souris ont survécu lorsqu’elles étaient systématiquement nourries, mais seulement 10 % sans cette suralimentation. « Nous avons été surpris par ces effets marquants de l’alimentation, indique Ruslan Medzhitov, le directeur de recherche. Pour mieux les comprendre, nous avons réitéré les expériences chez les souris en se focalisant sur le rôle du glucose. On les gavait avec des sucres rapides ou on leur injectait une solution saline avec une molécule, le 2 déoxyD-glucose (2 DG), qui inhibe le métabolisme du glucose. »
(1)