Physique quantique
4 interpretations du reel
CSM: une nouvelle vision qui reliance le debat
C’ est à un passionnant débat à la charnière de la science et de la société que nous vous convions ce mois-ci. Un débat lié à notre responsabilité face au changement environnemental actuel. Nous avons souvent parlé de la hausse des températures mondiales. Nous assistons également à une disparition rapide et importante des espèces, à l’acidification des océans et à une pollution massive des écosystèmes. Le responsable de tous ces maux ? L’homme, ses activités, son mode de vie, comme en atteste la majorité des études. Notre empreinte sur l’environnement est profonde. Peu de doute qu’elle fera date dans l’histoire de l’humanité.
MAIS FERA-T-ELLE DATE dans l’histoire de la Terre ? C’est ce que certains spécialistes suggèrent (p. 87). En 1995, le Prix Nobel de chimie Paul Crutzen, découvreur du trou dans la couche d’ozone, a proposé que l’ère durant laquelle l’homme a profondément marqué la planète soit nommée « Anthropocène ». En d’autres termes, notre influence sur la planète serait si importante qu’elle serait visible… dans la structure même des roches. Elle débuterait avec les premières marques laissées par l’homme. Quoi de plus puissant pour convaincre l’humanité de sa responsabilité ? Voilà qui nous mettrait au rang du fléau qui a vu la disparition des dinosaures, crise qui délimite le passage de l’ère mésozoïque à l’ère cénozoïque. Pas sûr, hélas, que l’argument soit suffisamment fort pour faire changer les comportements.
QUOI QU’IL EN SOIT, depuis, les scientifiques débattent sur le fait que l’Anthropocène soit ou non une période géologique. Mais l’idée a beau séduire, elle se heurte à la rigueur scientifique. Car une période géologique doit répondre à un certain nombre de critères physico-chimiques, temporel… que l’Anthropocène « [ne] possède pas », appuient les géologues Patrick De Wever et Stan Finney (p. 80). Charge à l’Union internationale des sciences géologiques de trancher, sur la foi d’un épais dossier scientifique en cours de constitution. Suivra-t-elle une ligne orthodoxe ? Ou cédera-t-elle à l’envie de pointer la responsabilité humaine au plus profond de sa chair ? L’avenir nous le dira.