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QUAND LES PREMIÈRES ÉTOILES S’ALLUMENT

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Juste après le flash de rayonnemen­t fossile, l’Univers a de nouveau été plongé dans une quasi-obscurité. « Seules subsistaie­nt des émissions thermiques ou radio du gaz d’hydrogène qui remplissai­t l’Univers », raconte Cécile Renault, du Laboratoir­e de physique subatomiqu­e et de cosmologie, à Grenoble. Puis, alors que l’Univers poursuivai­t son expansion, la gravitatio­n a provoqué l’effondreme­nt de nuages d’hydrogène sur eux- mêmes, en les réchauffan­t au point d’enclencher les réactions de fusion nucléaire entre les noyaux, l’allumage des premières étoiles. Le rayonnemen­t ultraviole­t des premières étoiles, grosses et chaudes, aurait largement réionisé l’hydrogène autour d’elles. « Cette réionisati­on a permis une interactio­n avec les photons du rayonnemen­t fossile, comme si l’Univers avait un peu cessé d’être transparen­t, constate François Boulanger, de l’Institut d’astrophysi­que spatiale à Orsay. Cette interactio­n ne nous révèle pas les sources d’ionisation, mais elle nous indique à quel moment cela s’est passé. » Les observatio­ns de Planck permettent d’estimer que la réionisati­on – et donc l’allumage des premières étoiles – s’est produite 700 millions d’années après le Big Bang. « Le télescope spatial James-Webb, qui sera lancé l’an prochain, devrait nous donner de nouvelles informatio­ns, ainsi que des indication­s sur l’âge des premières galaxies », se réjouit Cécile Renault. Conçu par la Nasa, avec l’appui de l’Europe et du Canada, le James-Webb sera cent fois plus sensible que le télescope spatial Hubble. Il observera le ciel dans l’infrarouge pour étudier les galaxies les plus lointaines – et donc les plus anciennes. Décollage prévu en octobre 2018, du port spatial de Kourou, en Guyane.

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