LES SYNAPSES, OBSERVÉES DÈS LE XIXE SIÈCLE
L’identification des synapses est étroitement liée au développement de la microscopie au XIXe siècle. Grâce à cet outil, le neuroscientifique espagnol Santiago Ramon y Cajal réalise des descriptions histologiques détaillées du système nerveux. À l’aide d’une technique de coloration des tissus, il détermine que les neurones sont des cellules avec des prolongements dendritiques et axonaux propres, et en conclut qu’il existe une discontinuité entre les neurones. En 1897, le physiologiste anglais Charles Scott Sherrington propose le terme « synapse » pour nommer le site de contact entre l’axone d’un neurone et le neurone cible. Durant la seconde moitié du XXe siècle, la microscopie électronique permet de décrire en détail cette jonction. On observe l’existence de trois compartiments : le bouton présynaptique contenant les vésicules de neurotransmetteurs, la fente synaptique et le compartiment postsynaptique. En parallèle, Sherrington apporte déjà des preuves de la diversité fonctionnelle des synapses, puisque ses données montrent l’existence de connexions excitant le neurone cible et d’autres l’inhibant. Les descriptions en microscopie électronique montrent que ces deux types de synapses sont également différents par leur morphologie. La synapse de type I est caractérisée par des vésicules présynaptiques arrondies et une densité post-synaptique épaisse, alors que celle de type II contient des vésicules de morphologies diverses et une densité postsynaptique quasiment invisible. Ces deux classes ne sont que le début de la reconnaissance de la diversité synaptique. Comme l’avait décrit Ramon y Cajal, le système nerveux central est composé de nombreux types de neurones, connectés par des synapses à la morphologie, à la localisation et au fonctionnement spécifiques. Ces différentes localisations et propriétés synaptiques confèrent à chaque synapse un rôle particulier dans la transmission de l’information.