IL NE VOLERA PAS MON EMPLOI
Les robots vont-ils « tuer » le travail ? La question agite les milieux politiques : la MaisonBlanche américaine, la Chambre des communes britannique et le gouvernement français ont tous publié un rapport sur le sujet ces derniers mois. Quant aux économistes, ils évaluent – avec des résultats contradictoires – l’impact de cette « révolution des robots ». Les spécialistes de l’intelligence artificielle (IA), comme Laurence Devillers et Jean-Gabriel Ganascia, eux, questionnent depuis longtemps l’éthique de l’IA. Leur contribution, capitale, bat en brèche les fantasmes et permet de cerner les enjeux immédiats : non, l’IA ne va pas nous voler tout le travail, mais il faut préparer son arrivée dans des secteurs de plus en plus variés, pour des tâches de plus en plus complexes ; et il faut orienter la réflexion éthique sur la place de l’humain. De tout cela, il est aussi question chez Nick Bostrom. Partisan de l’IA, le philosophe s’intéresse aux enjeux de long terme, quand l’intelligence des machines dépassera celle des hommes. À la clé ? Une réflexion moins partisane que ce que l’on aurait pu imaginer, où il entrevoit ce que Pascal Picq et Martin Ford envisagent aussi : un monde où l’homme, grâce au travail des machines, se concentre sur les activités intellectuelles et artistiques…