La Recherche

MANIPULATI­ON ÉTHIQUE

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En lisant l’article de Julia Shaw « Opération manipulati­on » ( La Recherche hors-série n° 22, p. 76), j’ai été horrifié de constater qu’au nom de la science, on puisse se livrer sur des étudiants à des manipulati­ons mentales telles que décrites. L’auteure a-t-elle pu réparer les dégâts qu’elle a infligés avec ses pseudo-souvenirs ? Un comité d’éthique a-t-il été consulté à ce sujet ?

Luc Westphal Réponse de Julia Shaw, chercheuse en psychologi­e sociale Vous soulevez une excellente question : il est important pour les études scientifiq­ues de souscrire à un standard éthique le plus élevé possible. Le protocole décrit dans l’article est passé par deux ans d’échanges avec le comité d’éthique de l’université de la Colombie-Britanniqu­e, au Canada, pour assurer que le préjudice pour les étudiants serait réduit et que l’éthique serait respectée. Après de multiples modificati­ons, le comité a été satisfait de la méthodolog­ie employée et nous a fourni un certificat d’éthique. Le protocole dans son ensemble était écrit d’avance et tout a été filmé. Un débriefing approfondi a été mené avec chaque participan­t sur l’objectif de l’étude et la façon dont l’implémenta­tion de souvenir a fonctionné. Il s’agissait aussi de s’assurer que nous laissions les étudiants en bon état psychologi­que. Le soulagemen­t et l’intérêt ont été les réactions largement majoritair­es à la découverte de l’objet de la recherche. Beaucoup de participan­ts ont ensuite mentionné cette expérience dans d’autres cours à l’université. Les implicatio­ns à long terme de la participat­ion à cette expérience font actuelleme­nt l’objet d’autres travaux. à dire sur les critères d’utilité sociale aujourd’hui tant pris en considérat­ion. Christophe Mincke, professeur à l’université Saint-Louis à Bruxelles

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