PHYSIQUE REPRODUCTIBLE
Dans votre intéressant dossier sur la reproductibilité des résultats, il est écrit que, pour la physique des hautes énergies, il est inenvisageable de répéter une observation ou un résultat ( La Recherche n° 525-526, p. 116). Si nous prenons le cas des expériences implantées auprès du LHC (le grand collisionneur de hadrons du Cern), qui représentent des dispositifs uniques au monde, cette affirmation est fausse. D’abord en raison de la durée pendant laquelle les expérimentations sont menées : le collisionneur a fourni ses premières données en 2009 et va fonctionner jusqu’en 2039. Les expériences ont donc la possibilité de répéter à loisir les mesures concernant un processus physique donné, avec des améliorations constantes des performances des appareillages et du collisionneur. La seconde raison est que plusieurs expériences auprès du LHC accèdent aux mêmes types de mesures, avec des appareillages aux choix technologiques différents. Une découverte dans une expérience doit donc se retrouver dans une autre, avec la même qualité de résultat, quels que soient le dispositif et le canal de physique étudiés. Deux bons exemples : la découverte du boson de Higgs par Atlas et CMS ; et la confirmation, par ces deux expériences, de la non-découverte de la fameuse particule X de très haute masse. François Vazeille, directeur de recherche émérite au laboratoire de physique de Clermont-Ferrand