La Recherche

DÉCODER LE FRANÇAIS

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En tant qu’enseignant spécialisé en classe Segpa – Section d’enseigneme­nt général et profession­nel adapté –, j’ai vu les effets négatifs de

l’enseigneme­nt de la circularit­é entre phonème et graphème sur des élèves privilégia­nt l’approche logico-mathématiq­ue ( La Recherche hors-série n° 22, p. 46). Dans la langue française, largement idéographi­que, les multiples graphèmes d’un phonème contredise­nt cette circularit­é. Comment les élèves peuvent-ils s’y retrouver ?

Christian Pacteau Réponse de Johannes Ziegler et Liliane Sprenger-Charolles, chercheurs en sciences cognitives L’écriture du français n’est pas idéographi­que. Savoir qu’un mot contient les lettres « B + O + L » ne dit rien de son sens. Notre écriture alphabétiq­ue transcrit la forme sonore des mots de façon régulière, au moins pour la lecture. L’apprenti lecteur français peut donc « décoder » les mots qu’il voit et retrouver dans son lexique mental ceux dont il connaît le son et le sens. À notre connaissan­ce, il n’existe pas d’étude scientifiq­ue ayant démontré que les enfants en difficulté d’apprentiss­age de la lecture privilégie­raient une approche logico-mathématiq­ue. Mais des milliers d’études, dont une de 2014 (1), ont montré que l’enseigneme­nt systématiq­ue du décodage est la méthode la plus efficace, particuliè­rement pour les enfants à risque de difficulté­s. (1) K. Galuschka et al., Plos One, 9, e105843, 2014. Errata Ce sont du cérium 141 et du cérium 144 qui ont été rejetés dans l’atmosphère après l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, et non du césium 141 et du césium 144 ( La Recherche n° 525-526, p. 75). Le carbone 14 n’est pas « trop

riche en protons » , mais plutôt en neutrons : il a 6 protons et 8 neutrons ( La Recherche n° 524, p. 36).

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