Philippe Vigouroux
vice-président recherche du réseau des centres hospitaliers universitaires
Quel poids représentent les CHU en matière de recherche ? La recherche des 32 centres hospitaliers universitaires est assez méconnue, alors qu’elle représente 17 % de la production française sur la période 2006-2015. Les CHU sont promoteurs de plus de 80 % des essais cliniques conduits dans les établissements de santé. La publication scientifique se fait en collaboration avec l’Inserm (40 000 publications), le CNRS (15 000), les universités et Unicancer (6 000). Nous sommes les seuls, en dialogue avec les universités et les organismes, à pouvoir mener ces recherches au lit du patient. Les moyens suivent-ils ? Le problème, c’est l’érosion du modèle de dotation du ministère de la Santé : nous estimons à 200 M€ le manque lié à l’absence de revalorisation de l’enveloppe globale de financement depuis 2008. Il y a eu aussi des réfactions, comme en 2015 avec une perte de 80 M€ sur cette seule année. Un deuxième appel à projets « institut hospitalo-universitaire » est en cours, la quatrième vague de recherche hospitalo-universitaire a été lancée. Comment voyez-vous ces dispositifs de financement ? Nous en faisons un bilan très positif, car l’appel à projets a instauré une façon nouvelle de raisonner, très mobilisatrice. Cela a incité nos médecins-chercheurs à penser création de valeur, brevets, irrigation du tissu économique, au-delà de la création de connaissances qui est leur métier ; et cela pousse les différentes disciplines à davantage travailler ensemble. Nous souhaitons donc que la dynamique lancée avec les deux premiers programmes d’investissements d’avenir soit maintenue.
« Nous faisons de la recherche au lit du patient »