MIEUX DÉPISTER LES CANCERS
Le succès du test prénatal non invasif (TPNI) a encouragé de nombreux scientifiques dans le domaine du cancer à tenter de reproduire de tels succès. C’est une raison de l’intérêt croissant pour la « biopsie liquide » du cancer. En effet, les travaux du groupe de Dennis Lo, et d’autres, ont montré que bon nombre des techniques mises au point pour le TPNI, telles que le séquençage génomique de l’ADN plasmatique, sont également applicables en oncologie. Cependant, la plupart des efforts dans ce domaine ont porté sur l’étude de sujets déjà diagnostiqués avec un cancer. Utiliser des technologies d’ADN circulant pour le dépistage du cancer chez des personnes ne présentant pas de symptômes est beaucoup plus difficile. L’équipe de Dennis Lo les a utilisées pour détecter, chez 20 000 personnes, la présence du carcinome du nasopharynx, un cancer de la tête et du cou assez commun dans le sud de la Chine. Sans dépistage, seuls 20 % des cas à Hong Kong sont diagnostiqués dans les phases précoces. Avec le dépistage de l’ADN circulant, la proportion de cas diagnostiqués en phase précoce pourrait augmenter à 71 %. Le suivi des cas identifiés par le dépistage a permis une amélioration significative de la survie sans aggravation de la maladie. Le défi consiste maintenant à voir si un tel bénéfice du dépistage de l’ADN en circulation peut être généralisé à d’autres types de cancer, en utilisant des technologies à la fois sensibles, spécifiques et abordables. (1)