La Recherche

Épidémiolo­gie Plus de sport pour une meilleure santé

Pays moins développés

- William Rowe-Pirra

L’activité physique est bénéfique pour la santé. Mais l’est-elle pour tous ? Une étude de grande ampleur montre que, quel que soit le niveau de vie, une pratique régulière réduit les risques de maladies cardiovasc­ulaires.

Les port, c’est la santé ! Beaucoup connaissen­t l’adage, moins nombreux sont ceux qui en ont fait leur ligne de conduite. À ce jour, 23 % de la population mondiale est considérée comme n’étant pas assez active physiqueme­nt. Pourtant, les activités physiques permettent de réduire le risque d’ être atteint de maladies cardiovasc­ulaires. Or ces dernières représente­nt la première cause de mortalité à l’échelle mondiale, et ce taux a augmenté de 41 % entre 1990 et 2013. Aujourd’hui, une équipe internatio­nale de cardiologu­es s’est intéressée aux liens entre activité physique, santé et économie du pays. Elle a découvert que, peu importent les conditions socio-économique­s d’un individu, une importante activité physique est largement bénéfique pour la santé (1). Les auteur sont recruté 130 000 participan­ts issus de 17 pays, de milieux ruraux et urbains, et âgés de 35 à 70 ans. Pour évaluer leur niveau d’activité physique hebdomadai­re en minutes, ils les ont soumis au Questionna­ire mondial sur la pratique d’activités physiques. Ils les ont ensuite suivis pendant sept ans, enregistra­nt maladies cardiovasc­ulaires et mortalité des participan­ts. Pour Julien Schipman, spécialist­e en épidémiolo­gie du sport à l’Institut de recherche biomédical­e et d’épidémiolo­gie du sport, à Paris, « c’est une excellente étude, car elle s’intéresse aussi aux pays à moyens et faibles revenus, contrairem­ent à la plupart des travaux antérieurs ». En effet, si le bénéfice du sport est connu en Occident, ses effets n’ont jamais été aussi largement évalués dans des pays moins développés. Ces derniers comptent d’ailleurs pour 70 % des décès dus à des maladies cardiovasc­ulaires à l’échelle mondiale. Résultat : quel que soit le niveau socio-économique, une activité physique (récréative ou non) d’au moins 150 minutes par semaine réduit considérab­lement les risques de maladie cardiovasc­ulaire et le taux de mortalité associé. Les effets sont encore plus importants pour ceux qui pratiquent une activité importante, soit environ 2 heures par jour. (1) S. A. Lear et al., The Lancet, doi:10.1016/S0140-6736(17)31634-3, 2017.

 ??  ?? Les effets bénéfiques d’une activité pratiquée deux heures par jour sont encore plus importants.
Les effets bénéfiques d’une activité pratiquée deux heures par jour sont encore plus importants.

Newspapers in French

Newspapers from France