Épidémiologie Plus de sport pour une meilleure santé
Pays moins développés
L’activité physique est bénéfique pour la santé. Mais l’est-elle pour tous ? Une étude de grande ampleur montre que, quel que soit le niveau de vie, une pratique régulière réduit les risques de maladies cardiovasculaires.
Les port, c’est la santé ! Beaucoup connaissent l’adage, moins nombreux sont ceux qui en ont fait leur ligne de conduite. À ce jour, 23 % de la population mondiale est considérée comme n’étant pas assez active physiquement. Pourtant, les activités physiques permettent de réduire le risque d’ être atteint de maladies cardiovasculaires. Or ces dernières représentent la première cause de mortalité à l’échelle mondiale, et ce taux a augmenté de 41 % entre 1990 et 2013. Aujourd’hui, une équipe internationale de cardiologues s’est intéressée aux liens entre activité physique, santé et économie du pays. Elle a découvert que, peu importent les conditions socio-économiques d’un individu, une importante activité physique est largement bénéfique pour la santé (1). Les auteur sont recruté 130 000 participants issus de 17 pays, de milieux ruraux et urbains, et âgés de 35 à 70 ans. Pour évaluer leur niveau d’activité physique hebdomadaire en minutes, ils les ont soumis au Questionnaire mondial sur la pratique d’activités physiques. Ils les ont ensuite suivis pendant sept ans, enregistrant maladies cardiovasculaires et mortalité des participants. Pour Julien Schipman, spécialiste en épidémiologie du sport à l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport, à Paris, « c’est une excellente étude, car elle s’intéresse aussi aux pays à moyens et faibles revenus, contrairement à la plupart des travaux antérieurs ». En effet, si le bénéfice du sport est connu en Occident, ses effets n’ont jamais été aussi largement évalués dans des pays moins développés. Ces derniers comptent d’ailleurs pour 70 % des décès dus à des maladies cardiovasculaires à l’échelle mondiale. Résultat : quel que soit le niveau socio-économique, une activité physique (récréative ou non) d’au moins 150 minutes par semaine réduit considérablement les risques de maladie cardiovasculaire et le taux de mortalité associé. Les effets sont encore plus importants pour ceux qui pratiquent une activité importante, soit environ 2 heures par jour. (1) S. A. Lear et al., The Lancet, doi:10.1016/S0140-6736(17)31634-3, 2017.