PALÉOART
L’ère moderne a vu l’homme se projeter dans l’avenir, imaginant toutes sortes de machineries et de sociétés futuristes. Mais avec la découverte de fossiles et l’avènement de la paléontologie, il a aussi dirigé son regard vers le passé de la Terre. C’est ainsi qu’en 1830 est né le paléoart, art pictural qui s’efforce de remettre en chair et couleurs les créatures disparues dont il ne nous reste qu’os et poussières. La journaliste Zoë Lescaze s’efforce ici de retranscrire l’histoire et l’évolution de notre perception des animaux disparus il y a des millions d’années, ceux sur lesquels aucun homme n’a jamais posé les yeux. Au gré des pages, ponctuées de peintures et de gravures des XIXe et XXe siècles – la fresque réalisée entre 1942 et 1947 par Rudolph Zallinger pour le muséum d’histoire naturelle Peabody, de l’université Yale, reste le plus bel exemple –, le lecteur découvre des monstres géants à la peau couverte d’écailles, aux yeux ronds et écarquillés, et aux traits grossiers, tels que se les imaginaient les artistes de l’époque. Ces dinosaures sont surtout, pour la première fois, représentés en interaction les uns avec les autres, dans des paysages sauvages et primitifs. Mêlant réalité scientifique et fantaisie, ce paléoart est notamment celui qui projeta dans notre imaginaire collectif le tyrannosaure. Zoë Lescaze, Taschen, 286 p., 75 €.