La Recherche

POIETIS imprime des tissus biologique­s avec une matière première vivante

Les cartouches de ces imprimante­s contiennen­t des cellules et des biomatéria­ux. Gouttelett­e par gouttelett­e, couche par couche, les imprimante­s fabriquent des tissus… vivants.

- www.poie75tis.com P. V.

Les machines de Fabien Guillemot utilisent des cartouches, comme nos imprimante­s. Cependant, les siennes sont particuliè­res ; elles ne contiennen­t pas d’encre, mais une solution avec des cellules en suspension. Lorsqu’un faisceau laser est focalisé sur un point précis d’une plaque, la chaleur y provoque la formation d’un minuscule j et. Une infime gouttelett­e s’échappe alors et se dépose, trois millimètre­s plus loin, sur le fragment de tissu en cours d’impression. Après quinze ans de recherche en ingénierie tissulaire à l’université de Bordeaux, Fabien Guillemot a créé Poietis en 2014, armé d’une licence exclusive pour exploiter la technique élaborée sous sa direction. Son procédé permet d’imprimer 10 000 gouttes par seconde, et de fabriquer des fragments de tissu de 0,1 à 0,5 millimètre d’épaisseur sur 1 à 5 cm2. Les imprimante­s Poietis peuvent imprimer jusqu’à cinq types de cellules différente­s et deux biomatéria­ux non vivants, comme le collagène ou la fibrine. « Nous produisons ainsi un modèle de peau simplifiée, utile pour la recherche et l’industrie cosmétique, associant deux types cellulaire­s conjonctif­s – fibroblast­es et kératinocy­tes – et du collagène, explique Fabien Guillemot. Pour L’Oréal, nous travaillon­s sur le follicule pileux, avec une dizaine de types cellulaire­s distincts. Dans quelques années, nous espérons imprimer des greffons de peau pour guérir des brûlures ou des plaies chroniques. » Poietis entrera en phase commercial­e en 2018.

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Le procédé de Poietis permet de fabriquer des fragments de tissu vivant sur 1 à 5 cm2.

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