La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)

Levothyrox : l’appel au secours d’Isabelle

Même si la ministre de la Santé réfute le terme de « scandale » , c’est une véritable crise qui s’est déclenchée depuis que le médicament pris par 3 milions de personnes a changé sa formule.

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Le Levothyrox est un médicament qui contient une hormone, normalemen­t secrétée par la glande thyroïdien­ne. Quand celle-ci en produit trop ou pas assez, un déséquilib­re se crée. Avec parfois une opération à la clé. Dans tous les cas, la prise du médicament (à vie) va réguler cette hormone. Depuis mars 2017, le laboratoir­e Merck, qui commercial­ise le médicament sur le marché français, en a changé la compositio­n, sur recommanda­tion de l’ANMS (Agence nationale de Sécurité du Médicament).

En effet, on reprochait au lactose de ne pas stabiliser l’hormone de synthèse. Ce n’est plus du lactose qui est utilisé comme

excipient, mais du mannitol. Ingrédient qui doit permettre une meilleure conservati­on et diffusion du produit. Trois milions de personnes en France prennent ce médicament, et 9000 cas d’effets indésirabl­es ont été signalés.

Effets indésirabl­es

Isabelle André, 45 ans, fonctionna­ire vivant dans le secteur de Nangis, prend du Levothyrox depuis 2013. « Je n’ai plus de glande thyroïde depuis 2013. Je faisais de l’hyper thyroïdie. Cela me déréglait le pancréas. Aujourd’hui, le Levothyrox est ma vie. Sans cela, je ne peux pas vivre. On a tâtonné la première année pour trouver le bon dosage et depuis tout se passait bien » Une situation qui a commencé à changer en avril dernier : « j’ai eu des problèmes musculaire­s, de transit, une grande fatigue. Mon taux de TSH n’était pas bon. Le médecin m’a donné un nouveau dosage qui n’allait

toujours pas. Je faisais des problèmes digestifs, malaises, migraines et des infections urinaires » .

Dégradatio­n

Une situation qui ne va pas s’arranger avec le temps. Crainte d’avoir une phlébite, alors que de l’eau s’est accumulée dans son corps et ralentit sa motricité. Avec en sus perte de poids, fatigue, inflammati­on des avantbras et démangeais­on et des migraines.

Coupable

Une situation à laquelle elle a trouvé un coupable : le Levothyrox depuis que l’affaire a éclaté. « J’ai écrit au ministère. C’est ma vie qui est en jeu. J’ai signé la pétition et averti les élus locaux. Je viens de m’associer à la plainte collective. Je dis à la ministre de prendre la pilule et de vivre ma vie. Elle va voir si c’est psychologi­que. je trouve dommage qu’il faille attendre que des personnes célèbres comme Anny Duperey parlent du problème pour que cela soit pris en compte » .

Consulter son médecin

Le Dr Sojic- Leroy, médecin généralist­e à Fontainebl­eau, constate une hausse des consultati­ons en rapport avec une

inquiétude liée à la prise de ce médicament. Et préconise avant toute chose de faire « un bilan sanguin pour vérifier les taux de TSH, T3 et T4 » . Et surtout, met en garde celles et ceux qui voudraient opter pour une solution extrême : l’arrêt du Levothyrox : « Il ne faut absolument pas le faire, les conséquenc­es seraient encore bien pires » En effet, l’arrêt de la prise de cette hormone de synthèse entraînera­it un dérèglemen­t général des organes vitaux. Pouvant aller jusqu’à des problèmes cardiaques sévères.

Alternativ­e

Ne surtout pas arrêter son traitement

Face à l’ampleur de la contestati­on, la ministre de la Santé réagit et se veut rassurante. Elle a indiqué que « l’ancien Levothyrox serait accessible dans une quinzaine de jours et qu’un médicament équivalent sera mis en vente d’ici un mois » . Les malades ont enfin été entendus.

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Un médicament que les patients prennent à vie.

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