La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)

Jugés pour avoir frappé et dénudé un employé

- Agnès GAUDICHON-BRAÏK

Deux gérants de fait d’une entreprise du bâtiment, basée à La Rochette, ont été condamnés pour avoir frappé et dénudé un jeune employé qu’ils venaient de licencier.

« Je savais que j’allais passer une sale journée » , a déclaré à la barre Maxime, victime de violences en réunion. Ses deux anciens patrons d’une société de rénovation thermique, basée à La Rochette, l’avaient violenté le 16 janvier 2016, parce qu’il lui reprochaie­nt d’avoir accidenté une camionnett­e.

« De 10 heures à 19 heures, il y a eu des scène de violences en continu » , a rappelé l’avocate de la partie civile, Me Audrey Cazenave.

Forcé à boire de l’urine

Le procès des deux prévenus, âgés de 27 et 33 ans, se déroulait le mercredi 20 septembre, au tribunal correction­nel de Melun. Niant être les gérants de fait de l’entreprise, ils ont tenté de minimiser leurs actes commis durant un long périple qui s’était poursuivi jusque dans le Loiret.

Venant d’être licencié, Maxime, 18 ans, sommé de rembourser la portière du véhicule, avait été conduit à un distribute­ur de billets. Insulté et giflé, il avait aussi reçu des coups de câbles. Emmené ensuite dans un Burger King, il avait été forcé de boire de l’urine dans un gobelet.

« Si tu vomis, je te dé- fonce » , lui avait dit l’un de ses agresseurs. Enfin, dans la soirée, le jeune homme avait été dénudé dans un hôtel. « Tu rentres à poil, il fait trois degrés » , avaient ironisé ses tortionnai­res.

Condamnati­ons

« Ces deux-là ont pris du plaisir à le maltraiter, a plaidé Me Cazenave. Ils se sont amusés toute la journée, en rigolant et en sifflotant. Mais la honte doit commencer à changer de côté. »

« Je lui ai mis des gifles gratuiteme­nt, je n’ai pas compris pourquoi j’ai fait ça, a reconnu le plus âgé, possédant 13 mentions à son casier.

Je n’accepterai­s jamais qu’on fasse ça à ma fille… » Défendu par Me Fatthi Irguedi, il a écopé de 24 mois de prison ferme.

« Depuis qu’il était entré dans l’entreprise, je n’avais pas de bonnes relations avec lui, j’en ai fait une affaire personnell­e. J’étais excédé et j’ai essayé de lui faire peur » , s’est justifié l’autre prévenu (14 mentions au casier). Assisté de Me Christian Saint-Palais, il a été condamné à 36 mois de prison ferme.

Les deux hommes sont maintenus en détention. Une expertise psychologi­que a été demandée pour la victime et l’audience sur intérêts civils aura lieu ultérieure­ment.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France