La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
MaForêtBio, quand Brocéliande rencontre Fontainebleau au rayon cosmétique
Muirgen Rio, une habitante d’Ury de 29 ans, a créé en juillet dernier sa propre marque de cosmétiques, inspirée de ses origines bretonnes et de son cadre de vie actuel, et composée produits naturels, notamment à base d’essences des arbres.
« Mon prénom, Muirgen, fait référence à la fée Morgane présente dans les légendes de la mythique forêt de Brocéliande, d’où je suis originaire. J’habite depuis quelques années Ury, juste à côté de la forêt de Fontainebleau. Il était donc logique pour moi de réunir ces deux lieux magiques pour créer MaForêtBio ! » Voilà le point de départ de cette nouvelle marque de cosmétiques, fondée par Muirgen Rio, 29 ans et native de Bretagne, à côté de Paimpont.
Pimpante, sans mauvais jeu de mots, la jeune femme l’est dans la vie de tous les jours. Et se montre intarissable dès lors qu’on la lance sur la genèse de ses produits : « J’ai passé toute mon enfance et adolescence en lisière de forêt de Brocéliande. J’ai grandi au milieu des arbres, et toute petite je me questionnais sur les mystères de la beauté naturelle. Après avoir travaillé dans le domaine du tourisme à Vaux-le-Vicomte, ce qui m’a permis d’arriver en Seine-et-Marne en 2010 et d’à nouveau me retrouver à vivre à côté d’une forêt, celle de Fontainebleau, j’ai décidé d’engager une reconversion professionnelle en 2015. Je me suis toujours intéressée à l’environnement, aux produits que l’on utilise chaque jour. C’est de là qu’est venue l’idée de créer mes propres cosmétiques. »
Dans un premier temps, Muirgen Rio se consacre à produire pour son « besoin personnel » : savons, crèmes en tout genre… Mais au fil du temps, amies et membres proches de sa famille la sollicitent pour également profiter des produits concoctés par la jeune femme.
« Je me suis alors dit qu’il fallait que j’aille au bout du challenge, en créant une thématique bien ciblée et à plus grande échelle, détaille Muirgen Rio. Surtout, ce qui me touchait le plus dans ce que je comptais faire, c’était l’origine de mes ingrédients. Ma mère travaillait à l’époque pour une Biocoop mais c’était choquant de voir que parmi les articles qui y étaient commercialisés, beaucoup n’étaient pas vraiment élaborés dans les règles de l’art du bio, avec de l’huile de palme très souvent présente dans plusieurs d’entre eux par exemple. J’ai toujours voulu insister sur la qualité naturelle des produits, sur la responsabilité que cela engage, autant pour celui qui commercialise que celui qui achète. »
Muirgen commence donc à se former à l’aromathérapie, où elle travaille sur l’utilisation des huiles essentielles et végétales. En parallèle, elle suit une formation en institut de beauté, à Avon. Son objectif n’est pas de devenir esthéticienne ni professeure, mais plutôt d’acquérir des bases solides, en plus de ses recherches personnelles et autres lectures, pour pouvoir monter son entreprise.
« Ayant toujours vécu pas loin de la forêt, je me suis inspirée des vertus des arbres, forcément, pour l’élaboration de mes produits, insiste Muirgen Rio. Il n’y a rien de plus naturel à exploiter les ingrédients que l’on peut y trouver. »
Trois gammes de soins
Ainsi, l’Uriquoise s’appuie, grâce au concours de deux chimistes avec qui elle travaille, sur différentes essences pour ses trois gammes de soins beauté pour le visage : écorces, feuilles et fruits sous forme d’extraits végétaux, d’huiles végétales essentielles. On les retrouve au service d’une technique issue d’un rituel asiatique, le « layering », qui permet de superposer plusieurs couches de soins cosmétiques.
« Cela consiste à nettoyer la peau en profondeur, la réparer puis la protéger,
complète Muirgen Rio. Cette routine beauté, qui peut se décliner tous les jours ou une fois par semaine, utilise un ordre bien précis. D’abord de l’huile démaquillante aux graines de jojoba, de la lotion clarifiante à base d’écorce de bois de Panama, ainsi qu’un gommage exfoliant à l’huile d’avocatier et d’oranger. Enfin, place au masque réparateur au papayer, à l’embellisseur du regard à base de marronnier d’Inde et à la crème protectrice à l’olivier. Le tout sans huile de palme, huile de synthèse ou de pétrochimie ! Pour moi, le naturel doit l’emporter sur l’artificiel »
Et la volonté écologique et responsable de la Seine-et-Marnaise d’adoption ne s’arrête pas là. Car elle propose également à la vente des lingettes non pas en coton blanchi au chlore, mais en bambou, et lavables pour coller à la thématique du « zéro déchet » qui lui est chère. Idem pour les flacons, en verre, « meilleur pour la conservation du produit » , plutôt qu’en plastique, et qui utilisent des bouchons en chêne.
« Il faut savoir que selon une étude, seulement 21 % des Français trient correctement les déchets de la salle de bains, contre 84 % pour le reste des emballages ménagers de la maison. Le packaging est tout aussi important que le contenu » , estime Muirgen Rio, qui précise que ses produits n’ont pas été testés sur les animaux.
Les produits de MaForêtBio, lancés le 14 juillet dernier, sont pour le moment commercialisés en ligne. « Je suis en train de développer un réseau de vente à domicile déringardisée dans le but de faire découvrir ma marque mais aussi d’apporter un maximum de conseils sur la cosmétologie, indique la fondatrice. Je tente aussi d’implanter MaForêtBio sur différents points de vente en Seine-et-Marne, puis un peu partout en France. Je vise les magasins bios, les spas, les hôtels… Je ne viens pas en tant que concurrente des marques existantes. Je suis une alternative ! »
Et Muirgen Rio ne compte pas s’arrêter là : « J’attends les retours de mes clients pour faire évoluer mes gammes. Je pense à des produits pour les hommes, les enfants ou spécifiquement pour les peaux à problèmes. Pour le moment, je travaille toute seule en collaboration avec mes deux chimistes, mais l’objectif, c’est bien évidemment de grandir. Je fais appel à des prestataires extérieurs en France, mais pourquoi pas, à l’avenir, travailler avec des fournisseurs seine-et-marnais et bretons pour donner un aspect vraiment local à MaForêtBio. Ce serait mon rêve ! »
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