La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)

Braquages en série : « J’ai fait SEINE-ET-MARNE. ça comme si je faisais mes courses » Une voiture ciblée par des tirs

- Agnès GAUDICHON-BRAÏK

Le Seine-et-Marnais récidivist­e de 60 ans qui a commis cinq braquages dans le départemen­t a écopé jeudi de 10 ans de réclusion criminelle. L’avocat de la défense a évoqué une enfance difficile.

« J’étais au chômage et mes droits avaient été coupés. Je cherchais de l’argent, tout simplement. »

C’est ainsi que Gabriel, le braqueur en série, âgé d’une soixantain­e d’années et ancienneme­nt domicilié dans le village de Sainte-Colombe, en Seine-et-Marne, s’est exprimé durant son procès d’assises qui s’est tenu du mardi 6 au jeudi 8 février.

Verdict

Indiquant devoir 14 000 € à la société de crédit Cetelem, le Seine-et-Marnais a reconnu les cinq vols à mains armés commis dans son départemen­t ainsi que le braquage d’un magasin dans l’Aube. Des faits commis en l’espace de quelques semaines, du 19 décembre 2014 au 24 février 2015, en général en fin de soirée, avec un revolver d’alarme de couleur grise, une perruque noire de femme, un manteau ample, des lunettes légèrement teintées et des gants. Le butin n’a jamais excédé quelques centaines d’euros.

Déjà condamné aux assises pour des braquages d’hôtel et un viol sous la menace d’une arme, il a écopé cette fois de 10 ans de réclusion criminelle.

Le parquet avait requis 12 ans. Son avocat, Me Mathias Ferré, a rappelé l’enfance difficile de son client : « Il a été maltraité par sa mère dès le plus jeune âge et a été placé en foyer. Il a développé tôt des mécanismes de défense en commettant des vols par compensati­on affective ».

Les victimes à la barre

Les victimes de Gabriel - uniquement des femmes - ont toutes défilé à la barre pour raconter leur épreuve.

« J’ai cru que c’était une blague avant que j’aperçoive son arme placée le long du corps, a témoigné la caissière de la station Total de Sourdun.

Je me suis mise à genoux. Ça a été très rapide, pas plus de 5 minutes. Depuis, j’ai changé mes horaires pour ne plus travailler le soir » .

La réceptionn­iste de l’hôtel Kyriad, à Nemours, a pour sa part changé de travail depuis son attaque à 0 h 20, juste avant la fin de son service.

« Il m’a d’abord demandé des renseignem­ents puis il a sauté par-dessus le comptoir. Il avait son flingue et il m’a demandé de me mettre à plat ventre mais j’ai pu m’enfuir par la sortie de secours. »

L’une des plus meurtries reste l’ancienne coiffeuse de Shampoo, à Nangis, braquée avec sa collègue à 19 heures, une fois les lumières éteintes. Partie civile, elle était assistée par Me Jérôme Bouricard. « Une fois qu’il a pris la caisse, il nous a demandé de nous allonger et il a fait le tour du salon car il n’y avait pas assez de sous dans la caisse, a-t-elle raconté en pleurs.

Il a finalement trouvé l’enveloppe avec l’argent et il a pris aussi les sacs à main. Je l’ai très mal vécu car il avait nos adresses et les clés de la voiture. À la maison, je ne supportais plus de laisser seuls mes enfants dans une pièce… »

Un tir en l’air

Une vendeuse de Nogentsur- Seine ( 10) et deux employées de la station Total de Forges font partie des dernières victimes de cette série. « J’étais dans la boutique en train de laver le sol, a déclaré l’une d’elles, fortement émue. Il a pris la caisse et il a fait tomber les pièces. Puis il a fait un tour et a tiré en l’air alors qu’on était allongées. On se dit qu’il aurait pu nous tirer dessus… »

Confronté à tous ces récits, le braqueur s’est excusé. « L’argent a servi pour l’essence et acheter à manger. Sincèremen­t, je ne me rappelle plus des personnes que j’ai menacées. J’ai fait ça comme si je faisais mes courses. »

N 4.

Un règlement de comptes comme à Marseille ?

Le soir du mercredi 7 février, un automobili­ste a eu la frayeur de sa vie en circulant sur la N 4, en Seine-et-Marne, entre GretzArmai­nvilliers et Boisdon.

C’est dans ce village situé près de Beton-Bazoches, que s’est réfugiée la victime, qui n’a pas été blessée. Une enquête a été ouverte.

Plusieurs impacts de balle ont été découverts sur le véhicule. L’arme reste à déterminer. Personne n’a été interpellé pour le moment.

Voilà une affaire sensible dont pourrait hériter le parquet de Melun ou celui de Meaux.

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L’avocat de la défense, Me Matthias Ferré, a rappelé l’enfance difficile de son client

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