La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
Olivier Faure, candidat à la tête du PS, POLéMIQUE. réagit sur le départ de sa femme de l’Elysée
La présence de la compagne d’Olivier Faure à la cellule diplomatique de l’Elysée fait polémique. Alors que Soria Blatmann démissionne pour d’autres fonctions, le député socialiste rappelle qu’une femme est libre de ne pas suivre les choix de son époux.
La polémique ne cesse de se répandre depuis le dimanche 4 février. Sur les réseaux sociaux, les soutiens comme les cancaniers commentent allègrement cette information rapportée par le journal Le Point. Soria Blatmann, l’épouse d’Olivier Faure, quitte son poste de conseillère des droits de l’homme à l’Elysée pour rejoindre Audrey Azoulay, la directrice de l’UNESCO et ex-ministre à la Culture et à la communication sous Hollande.
Une annonce qui serait sans doute passée inaperçue si le député socialiste de la circonscription Sénart-Le Mée n’avait pas été candidat au poste de premier secrétaire du PS.
« Olivier Faure pouvait-il être vraiment libre d’attaquer macron alors que l’Elysée faisait bouillir en partie la marmite de son ménage ? » , s’interroge un ancien premier secrétaire du PS, dans les colonnes du Point. Selon François Kalfon qui s’exprime sur Public-Sénat,
« le soir, cela peut provoquer un certain nombre de difficultés et de conflits d’intérêts. »
Liberté, mon amour
Alors, pour Olivier Faure, une mise au point s’impose. Pas touche à ma femme. Et surtout, pas touche aux valeurs fondamentales qui animent la famille Faure-Blatmann.
Le député accuse le coup mais, selon lui, c’est surtout la question de l’égalité hommefemme qui se prend une sacrée baffe.
« Cette polémique est d’un autre âge et j’ai du mal à comprendre que certains en fassent un argument, s’étonne-t-il. Heureusement, au XXIe siècle, les femmes sont libres de faire leurs propres choix et ne restent plus dans l’ombre de leur conjoint. Mon épouse est normalienne, elle a fait Sciences Pô, a travaillé dans des ONG, a occupé des postes auprès de cabinets
multiples et variés avant d’intégrer la cellule diplomatique des droits de l’homme. Je n’ai jamais souhaité intervenir dans ses choix. Je n’en ai jamais ressenti le droit. »
Que son épouse ait décidé de conseiller Emmanuel Macron ne regarde qu’elle. A l’inverse, Olivier Faure assure également que le départ de sa femme de l’Elysée n’a aucun rapport avec sa candidature à la tête du PS.
Mais cette « affaire » pourrait se révéler un peu trop encombrante pour le patron de la Nouvelle gauche à l’Assemblée, en lice contre trois autres candidats à la tête du Parti socialiste (Stéphane Le Foll, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel).
« Cet épisode navrant est néanmoins l’occasion de réaffirmer ces valeurs élémentaires. Il n’est pas question du moindre recul sur ces questions d’égalité. Les femmes ont mené un si long combat. Rappelons qu’elles n’ont ob- tenu le droit de vote qu’il y a un demi-siècle, très tard dans l’histoire du monde. Et ce combat est encore inachevé. »
Et de conclure : « Je préfère que ça me coûte une élection plutôt que de revenir en arrière. »
Pour Olivier Faure, pas question de dévier de sa route donc, celle qui mènera bien, il l’espère, au chemin de la renaissance.