La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
La Seine-et-Marne était-elle prête ?
À Melun, une cellule de crise gère au quotidien les aléas climatiques de ces dernières semaines. Après la crue, place à la neige.
Vendredi 9 février, à 11h, bâtiment A de la préfecture de Seine-et-Marne à Melun. « La neige est à l’heure » , remarque Denis Declerck. Derrière les vitres du quatrième étage, le directeur du cabinet du préfet préside la réunion du Centre Opérationnel Départemental (COD), sorte de cellule de crise activée lors d’événements majeurs (manifestations d’ampleur, accidents importants, épisodes climatiques d’envergure ayant une incidence sur la sécurité routière…).
Mis en place depuis janvier et les inondations qui ont impacté la Seine-et-Marne, le COD s’affaire depuis le début de la semaine et la vigilance orange émise par Météo France qui a activé le plan neige verglas de niveau 2 en Îlede-France. Autour de la table, policiers, gendarmes, pompiers, militaires, personnel préfectoral et départemental, Croix-Rouge ou encore Protection civile. Mais aussi les sous- préfectures de Meaux, Torcy, Provins et Fontainebleau, par visioconférence, et qui interviennent pour souligner certaines informations ou faire part de questions.
Poids lours en attente
La réunion débute ce vendredi 9 février par un point météo. « On devrait avoir 4 à 7 cm de neige dans l’après-midi, précise Sébastien Aulin, chef du service interministériel de défense et de protection civile (SIDPC). Une baisse des températures est également attendue. Par la suite, le temps sera relativement sec et calme. La pluie, qui va tomber sur un sol gelé, fera son retour dans la nuit de samedi, même si dimanche, le thermomètre devrait remonter. » Dans la salle, un écran tactile géant donne à voir une fenêtre d’ordinateur indiquant les prévisions climatiques du site Internet MeteoGroup. Avant de basculer sur un tableau Excel sur lequel sont répertoriées les aires de stockage des poids lourds. L’évolution du taux de remplissage de parkings est la principale préoccupation du COD ce matin, car les camions de plus de 7,5 tonnes ont interdiction de circuler sur les axes principaux du réseau routier francilien.
D’autant plus que la capacité de stockage commence à grimper : en tout début de réunion, 782 poids lourds étaient recensés sur la petite vingtaine d’aires réparties entre autoroutes et nationales, soit 25 % de rem- plissage. Une mise à jour une dizaine de minutes plus tard affichera 1 150 véhicules représentant un taux d’occupation frôlant les 50 %. Plusieurs aires sont en « zone critique » comme l’explique Claude Lashermes, directeur principal des routes au conseil départemental. Notamment sur la N330 à Saint-Soupplets, la N4 à Sancy-lès-Provins, Bernay- Vilbert et Bannost ou encore l’A4 au niveau de Montreuil-aux-Lions et Coutevroult et l’A6 à Fleury-en-Bière.
Pas de naufragé de la route pour la préf’
« L’un des enjeux pour nous aujourd’hui, c’est la prise en charge des routiers bloqués, de sorte qu’ils aient à boire et à manger tout en les incitant à ne pas reprendre le volant pour faire respecter l’arrêté préfectoral, affirme Denis Declerck. Notre rôle est aussi de faire transiter des camions vers des aires peu remplies de manière à désengorger les parkings saturés. » Finalement, la reprise de la circulation des poids lourds a débuté vendredi 9 février à 18h.
Côtés pompiers, pas de dégâts particuliers à signaler durant cette semaine neigeuse, hormis plusieurs dizaines d’interventions dans le département pour des chutes liées au verglas.
« La situation a été bien gérée dans l’ensemble, se félicite Denis Declerck. En Seine-etMarne, il y a eu quelques particuliers bloqués par la neige et pris en charge dans la nuit de mardi à mercredi, essentiellement dans le nord. Mais il n’y a pas eu de naufragés de la route comme ceux de la N118, avec des gens devant abandonner leur voiture ou être hébergés dans des gymnases. »