KARI VOUTILANEN
L’ÉDITION 2017 DU GRAND PRIX D’HORLOGERIE DE GENÈVE VERRA KARI VOUTILAINEN, DE LA GALERIE EKSO (*), PARTICIPER EN CATÉGORIE « MÉTIERS D’ART ». À L’AFFICHE, UNE SPECTACULAIRE MONTRE, DONT LE CADRAN A ÉTÉ LAQUÉ AU JAPON, SELON UNE TECHNIQUE ANCESTRALE.
un Finlandais au Japon
Au Japon, pays où la tradition est érigée en culte, l’atelier Unryuan figure parmi les plus réputés dans le domaine de l’art de la laque. Nul doute que dans la ville côtière de Wajima, des termes comme kinpun (poussière d’or), jyupun-itakane (feuille d’or), yakougai (coquillage vert en forme de turban) ou awabigai (coquille d’ormeau), sont connus de tous, tant est grande la renommée du maître-laqueur Kitamura Tatsuo. Mais en Finlande, patrie d’origine de Kari Voutilainen, ou en Suisse où il vit depuis ses études horlogères, ces mots résonnent sans doute de manière bien étrange. C’est, en effet, en Extrême-orient que le père de la montre Vingt 8 s’est rendu pour faire réaliser le cadran de sa pièce destinée à participer au Grand Prix d’horlogerie de Genève, en catégorie Métiers d’art. Et d’art, il en est clairement question avec l’ornementation du cadran, des ponts et du double fond de cette pièce unique baptisée « Aki-no-kure ».
Exceptionnel décor laqué
Plus d’un millier d’heures de travail ont été nécessaires pour créer ce décor intégralement laqué, évoquant la saison automnale au pays du Soleil Levant. Les spécialistes de la culture japonaise auront sans doute déjà détecté que ce patient et méticuleux labeur, faisant appel à des techniques vieilles de plusieurs siècles, évoque tout l’esprit de l’époque d’edo (entre 1600 et 1868). Tissant un lien artistique entre l’orient et l’occident, entre tradition nippone et haute horlogerie suisse, la pièce unique Aki-no-kure a pour support un boîtier en or blanc de 39 mm de diamètre, accueillant un mouvement mécanique à remontage manuel. Possédant une confortable réserve de marche de 65 heures, ce calibre assurant les fonctions heures et minutes bénéficie d’un échappement spécial, dans la lignée des garde-temps d’extrême précision créés par Kari Voutilainen. Au-delà du plaisir esthétique que procure la vue de cet exceptionnel décor laqué, on se laisse aussi séduire en observant le mouvement visible à travers le fond saphir et la ronde des très belles aiguilles en or et acier sur ce cadran aux couleurs d’ailleurs. La montre de Kari Voutilainen remportera-t-elle les suffrages du jury ? Réponse le 8 novembre prochain, lors de la proclamation des résultats, à Genève.